En marge de la commémoration des 60 ans d’adhésion du Burkina Faso aux Conventions de Genève (CG), le Comité internationale de la Croix-Rouge (CICR) a organisé un panel suivi d’une cérémonie de remise des prix aux lauréats du concours de reportage humanitaire le vendredi 12 novembre 2021 à Ouagadougou. L’objectif de ce panel a été de permettre aux participants d’avoir une compréhension plus accrue des instruments juridiques et de susciter un engagement à les promouvoir et à soutenir leur mise en œuvre.
Pour marquer les 60 ans d’adhésion du Burkina Faso aux Conventions de Genève, le Comité internationale de la Croix-Rouge a organisé un panel. Quatre panélistes ont présenté des communications autour du thème « 60 ans d’adhésion du Burkina Faso aux conventions de Genève : état de mise en œuvre nationale, défis et perspectives ».
La première communication développée par la secrétaire Permanente du Comité interministériel de droits humains et du droit humanitaire (CIMDHI), Julie Francine Yonli/Yaméogo, a porté sur l’état de mise en œuvre des Conventions de Genève (CG) et les perspectives.
Elle a indiqué que l’adhésion ou la ratification d’une convention par l’Etat lui confère nécessairement des obligations, c’est-à-dire l’obligation de respecter et faire respecter. « Dans cette obligation de respecter et faire respecter, il y a des mesures normatives et institutionnelles, des actions concrètes qui concourent à la mise en œuvre », a-t-elle laissé entendre.
Pour les perspectives, il s’agit entre autres de la mise en œuvre du plan d’actions du Droit international humanitaire à travers son évaluation et sa révision, le renforcement de la diffusion du droit international humanitaire, et la mise en œuvre de certains engagements pris.
Le deuxième exposé fait par le Coordonnateur de la cellule droit international humanitaire (DIH) du ministère en charge de la défense nationale, le Colonel Jean Célestin Bernard Ouattara, a été axé sur l’état de l’intégration des CG et DIH au sein des FDS et les perspectives et défis en lien avec le contexte actuel.
« La cellule DIH est composé d’un coordonnateur, des points focaux des différents états-majors, des officiers instituteurs et elle est placée sous l’autorité directe du chef d’état-major général des armés », a expliqué le Colonel Ouattara. Aussi, il a souligné que le DIH est enseigné depuis les années 1994 dans toutes les écoles de formation des forces armées nationales. Et de rappeler qu’au regard du contexte sécuritaire, un accent particulier est mis sur la formation des unités opérationnelles.
Le secrétaire général de la Croix-Rouge, Lazare Zoungrana a démontré le lien entre les CG et la CRBF, le rôle dans la promotion du DIH, les défis et les perspectives.
Il a présenté les principes fondamentaux de la Croix-Rouge tels la neutralité, le volontariat, l’l’humanité l’universalité, l’impartialité, l’indépendance, etc. Pour lui, cette indépendance lui confère le statut d’auxiliaire des pouvoirs publics. A cet effet, la Croix-Rouge contribue à la réalisation des objectifs du gouvernement, de faire la promotion et de respecter les CG. Comme défis, il a relevé le fait de passer de l’information à l’éducation et l’action humanitaire ; c’est-à-dire comment accéder aux populations qui sont dans les besoins.
La dernière communication a été faite par Dr Zakaria Daboné, Enseignant-chercheur à l’Université Nazi Boni et son exposé a porté sur l’applicabilité des défis et perspectives pour les CG et plus largement le DIH au Burkina Faso.
Il a demandé de donner du sens à ce que l’on met dans la communication. A ce niveau il a mentionné que lorsque l’Etat s’engager à travers des conventions, il rend disponible. Il doit accepter les dispositions et les appliquer. Aussi, l’enseignant-chercheur a présenté des éléments qui permettent l’applicabilité du DIH au Burkina Faso mais qu’il faille tirer certaines conséquences sur des réalités propres au Burkina.
Selon le chef de la délégation du CICR au Burkina Faso, Laurent Saugy, le CICR a été l’initiateur de la Convention de Genève. L’adhésion du Burkina Faso, aux CG le 12 août 1949 s’est matérialisée par une confirmation de participation puisque le gouvernement voltaïque confirmait que les Conventions signées par la France en 1951 étaient applicables, en droit, sur le territoire de la Haute-Volta. Et d’ajouter que le CICR a été mandaté par la communauté des Etats de protéger et assister les victimes de conflits armés et d’œuvrer à la promotion, l’intégration et la mise en œuvre du DIH.
En marge du panel, le Comité international de la Croix-Rouge a révélé officiellement les lauréats de la deuxième édition du reportage humanitaire « accès aux soins de santé qualité pour les populations déplacées ».
Le concours a enregistré 12 œuvres toutes catégories confondues. Et 9 œuvres ont été retenues. A l’issue de la délibération, 3 œuvres ont été primées. Le lauréat de cette édition est le journaliste Abdel Aziz Nabaloum des Editions Sidwaya pour son œuvre intitulée : « système sanitaire dans les zones en conflit ».
Le premier prix est composé d’un trophée, d’un bon de 300.000 F CFA, de gadgets CIRCR.
Le second prix est composé d’un trophée, d’un bon de 200 000 F CFA et de gadgets CICR.
Le troisième prix est composé d’un trophée, d’un bon de 100.000 F CFA et de gadgets CICR.
Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO
