Le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme au Burkina Faso a initié une session d’information et d’échanges par visioconférence, le mardi 6 septembre 2022 à Ouagadougou au profit de journalistes sur la liberté de la presse et la protection des journalistes, sur les discours haineux.
Dans le cadre de la lutte contre les discours de haine, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme au Burkina Faso a entretenu une trentaine de journalistes venus de différents médias sur la thématique.
Trois experts internationaux dans le domaine ont eu la lourde tâche d’échanger avec les journalistes sur la liberté de la presse et protection des journalistes ; le droit international et les discours de haine.
Dans son exposé sur la liberté d’expression, l’expert Thibault Guillet a rappelé le contexte du droit international.
Pour lui, la liberté d’expression est protégée par l’article 19 du pacte international aux droits civils et politiques. Et de préciser que ce pacte protège la liberté d’opinion.
A l’en croire, c’est un des rares droits, du droit international qui ne souffre d’aucune restriction. Il a noté cependant que la liberté d’expression est protégée par le pacte 2 de l’article 19.
A propos du comportement a adopté face à un discours de haine, l’expert a préconisé de connaitre les différentes restrictions qui sont entre autres de savoir si la restriction est prévue par la loi ; légitime, nécessaire et proportionnée.
De ses explications, le droit international n’interdit pas le discours de haine en soi, mais c’est plutôt les incitations à la discrimination, à l’hostilité et à la violence qui sont interdites.
Quant à Renaud Gaubin de Villaine, qui s’est entretenu sur la liberté de presse en droits internationaux et protection des journalistes, il a indiqué que la liberté d’expression inclut le droit du média de recevoir des informations qu’il utilise pour informer le public.
En ce qui concerne les risques auxquels les médias et les journalistes font face, Renaud Gaubin de Villaine a cité entre autres les attaques physiques et celles en ligne notamment les menaces de mort, viols, menaces de publier des images intimes sur internet, les campagnes de diffamation, harcèlements juridiques, etc.
Selon l’Observatoire de l’UNESCO, en 2021, l’on a enregistré 51 journalistes tués à travers le monde et 293 détenus.
Au-delà des risques, il y a le défi de l’impunité car seulement 13% des cas des journalistes tués ont débouché à tes poursuites judiciaires et jugements.
Cependant, pour relever ces défis, il a confié l’existence des mécanismes internationaux des droits de l’Homme notamment le Haut-Commissariat des droits de l’Homme qui a pour mission d’assurer le respect des droits de l’Homme à travers le monde pour renforcer la protection des journalistes et des médias.
Par ailleurs, il s’est réjoui du fait que le Burkina Faso reste un modèle aujourd’hui en matière de liberté de presse sur le continent africain.
Michael Wiener pour sa part, s’est appesanti sur ce qui incite à la violence, à la discrimination, à la stigmatisation.
Pour lui, pour qu’un discours soit haineux, il est important de l’évaluer et de l’analyser. Et d’ajouter selon que le plan d’actions de Rabat, il existe 6 critères pour savoir si l’incitation à la haine a été atteinte à savoir : l’orateur, l’objet, le contenu, l’ampleur du discours, la probabilité et l’imminence.
A en croire les organisateurs, à l’issu des échanges, un réseau de journalistes pour la sensibilisation sur les discours de haine sera mis en place.
Kiswendsida Myriam OUÉDRAOGO