Le Réseau nationale de lutte contre la corruption (REN-LAC) a présenté officiellement son rapport 2019 sur l’état de la corruption au Burkina Faso, le vendredi 9 octobre 2020 à Ouagadougou.
Parmi les institutions les plus corrompues en 2019 dans le rapport annuel du Réseau national de lutte contre la corruption (REN-LAC) au Burkina Faso, la police municipale se taille la part du lion en venant en tête de liste avec comme activité concernée, le contrôle de la circulation urbaine. Après la police municipale, la douane se positionne dans les opérations de contrôle au niveau des postes fixes. La police nationale quant à elle vient en 3e position dans le contrôle d’identité et de documents sur les routes, l’établissement des CNIB et autres actes (police judiciaire, législative…). La 4e place de cette liste revient à la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM). La corruption à ce niveau a été perçue dans le retrait et le renouvellement des documents ainsi qu’au niveau de l’examen du permis de conduire. La 5e place elle, revient à la gendarmerie dans les opérations de contrôle sur les axes routiers et l’opération de police judicaire. Il s’agit là juste des 5 premiers sur la liste. Ce rapport est le fruit d’une enquête d’opinion sur la perception du phénomène de la corruption et de ses facteurs déterminants. La collecte des données s’est déroulée du 9 au 20 novembre 2019 sur l’ensemble des 13 régions et a concerné 1990 sur 2000 personnes initialement prévues. La présentation dudit rapport est intervenue le vendredi 9 octobre 2020 par le Réseau national de lutte contre la corruption au Burkina Faso (REN-LAC). A entendre le Secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, 75,7% des personnes enquêtées estiment que la corruption en 2019 a été très fréquente. Toujours selon lui, cette proportion est en hausse par rapport à celle de 2018 de 8,5 points de pourcentage. « La corruption est un phénomène qui prend des proportions inquiétantes » a-t-il indiqué. Au cours du lancement de ce rapport, certaines victimes ont livré des témoignages. C’est le cas de cet indépendant de 32 ans vivant à Ouagadougou qui a requis l’anonymat. « Au cours de cette année, j’ai eu un contrat de pause-café au niveau d’un ministère dans le cadre d’une formation. C’est après cela que trois agents dudit ministère sont venus successivement me voir. Le DAF a demandé 200.000 CFA, le chargé des appels d’offre m’a demandé 25.000 F CFA et le gestionnaire des salles, 10.000 F CFA. En tout, j’ai été contraint de remettre 235.000 F CFA puisque je craignais de ne plus avoir de marché ou que mon chèque ne traine là-bas », a-t-il confié.
Clotilde BICABA