Cinéma : Sounkalo Dao signe son 3e court métrage avec « La cicatrice »

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Le réalisateur Sounkalo Dao a présenté son 3e court métrage intitulé « La cicatrice », le mardi 7 décembre 2021 au sein de l’institut Imagine à Ouagadougou. Un docu-fiction de 27mn36s qui revisite l’histoire de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 à travers une trame tissée à partir d’un fait réel.

 

Pendant les évènements des 30 et 31 octobre 2014, alors que la foule grondait dans la rue, dans des circonstances de trouble, voire de chaos et parvenait à faire chuter un président, le petit Thomas est né, une cicatrice à la fesse gauche, causée par la balle qu’a reçue sa mère enceinte alors en travaille et en route vers un centre de santé.

C’est l’histoire que raconte le 3e film documentaire du réalisateur burkinabè, Sounkalo Dao, s’inspirant ainsi d’un fait réel survenu lors des manifestations contre le coup d’Etat de septembre 2015. Le film est d’ailleurs une mosaïque d’images réelles de l’insurrection d’octobre 2014, du putsch de septembre 2015 et des séquences de fiction. En clair, un docu-fiction à travers lequel Sounkalo Dao apporte sa part d’écriture de l’histoire du Burkina Faso. « Un jour si on me demande qu’est-ce que j’ai fait pour mon pays, je dirai que j’ai fait cicatrice. Il y a eu l’insurrection, il y a eu le putsch. Il faudrait que les générations qui arrivent sachent ce qui s’est passé », explique-t-il.

Ce film véhicule la note d’espoir du réalisateur à travers la naissance d’un Thomas « Sankara » au lendemain de périodes d’incertitudes. « Il faut garder l’espoir, il faut se dire qu’on est un peuple uni, il faut se dire qu’on doit batailler fort pour garder notre position d’hommes intègres. Ça c’est la 1ère leçon que chaque Burkinabè doit avoir », encourage-t-il.

Sounkalo Dao, réalisateur de « La cicatrice » : « Chacun doit écrire sa part d’histoire du pays ».

Sounkalo Dao a présenté son film, le 7 décembre 2021 à l’Institut Imagine, sa première projection publique après la dernière édition du Fespaco. « Partir des images de l’insurrection de 2014, mélanger d’autres images actuelles et arriver à faire un très beau scénario autour de ça, et réussir à rendre l’ensemble convaincant, je trouve cela beau », analyse le réalisateur Sékou Traoré. L’auteur du film « Œil du Cyclone » loue l’énergie de son collègue Sounkalo Dao et souhaite de belles perspectives à « La Cicatrice » dans la mesure où, dira-t-il, la diffusion et la commercialisation sont un maillon faible du cinéma burkinabè.

Tourner avec les moyens de bord

Le réalisateur et fondateur de l’Institut Imagine, Gaston Kaboré note aussi une certaine énergie créatrice chez Sounkalo Dao à travers son film. « L’exigence qu’il a mise pour faire le film malgré la relative modestie des moyens concourt à donner une certaine authenticité au film. J’ai trouvé que les comédiens avaient une bonne crédibilité de jeu dans leur majorité. Ça se voit que c’est un film qui a été fait avec de l’énergie, de l’engagement, de la conviction cinématographique mais surtout le sentiment de contribuer à faire l’histoire. Ça montre aux jeunes que de toute manière il faut tourner avec les moyens qu’on a, il en restera toujours quelque chose qui sert à tout le monde », souligne le réalisateur de Buud Yam, étalon d’or de Yennenga en 1997.

« La cicatrice », est un film de 27 mn 36 s, réalisé entièrement au Burkina Faso avec des fonds du ministère en charge de la Culture et de Plurielle Production, une structure pilotée par le réalisateur lui-même. Le film a aussi bénéficié d’une coproduction du centre cinématographique marocain pour la post-production, notamment le mixage et l’étalonnage.

« Le coût réel du film est de 57 millions de F CFA. Mais pour des contraintes budgétaires, ce sont 19 millions de F CFA qui ont été effectivement mobilisés », confie le réalisateur dont le souhait est que l’œuvre soit vue par une majorité de Burkinabè. « Quand on fait film, on pense d’abord à le vendre. Mais ça va par étape. J’ai fait un film cinéma pour que l’identité du Burkina soit vue à travers à l’extérieur. Après mes producteurs décideront des modalités de sa vente », indique Sounkalo Dao qui espère que son film voyagera à travers le monde.

En attendant, le film a été proposé à une dizaine de festivals.

Mamadou OUATTARA

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