Cette année, pour la première fois dans l’histoire des Nations unies, en raison de la pandémie de la Covid-19, l’Assemblée générale des Nations unies se déroule virtuellement, sans déplacement des chefs d’État et de gouvernement des États membres. Le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian a livré son discours ce 24 septembre 2020.
« L’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmons notre attachement collectif au multilatéralisme ». C’est sous ce thème que se tient la 75e session de l’Assemblée générale des Nations unies. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a évoqué plusieurs sujets dans son allocution prononcée ce jour 24 septembre 2020. La question de la crise liée au coronavirus, le terrorisme, les élections du 22 novembre prochain, l’apport du Burkina Faso à la préservation de la paix au plan mondial, les questions de la crise libyenne et du Sahara Occidentale.
A propos de la Covid-19, le Chef de l’Etat a regretté les impacts négatifs de cette crise sur les efforts de développements dans l’ensemble des pays du monde, notamment ceux touchés par les conflits. Pour ce concerne le terrorisme, Roch Marc Christian Kaboré a salué le soutien de la communauté internationale. Sur le volet purement militaire, a-t-il souligné, l’on peut noter des avancées notables dans l’action de la Force Conjointe du G5 Sahel et des troupes amies. Toutefois, il a regretté le fait que la Force Conjointe n’ait toujours pas atteint le niveau opérationnel souhaité. « Aujourd’hui, avec l’émergence de la pandémie de la maladie à coronavirus, il nous faut dorénavant tenir compte du triptyque, criminalité organisée-terrorisme – COVID-19 », a dit le président Kaboré.
Par ailleurs, Roch Marc Christian Kaboré a réitéré son appel au Conseil de sécurité pour que la Force soit placée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies afin de bénéficier d’un financement pérenne. Aussi, il est revenu sur certaines accusations d’exactions des Forces de défense et de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. « Toutes les fois où les membres des Forces de Défense et de Sécurité ont été mis en cause par des accusations, des enquêtes ont été ouvertes afin de situer les responsabilités et de sanctionner les auteurs. Je tiens à rassurer les partenaires du Burkina Faso et la communauté internationale, qu’en dépit de la modestie de nos moyens, les Forces de Défense et de Sécurité luttent contre le terrorisme avec professionnalisme, dans le strict respect des règles d’engagement qui régissent leurs actions », a assuré le Chef de l’Etat burkinabè. Pour prouver sa bonne foi et son engagement au respect des droits de l’Homme dans cette lutte contre le terrorisme, il a confié avoir donné son accord depuis le 1er juillet dernier pour l’ouverture d’un bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme au Burkina Faso. « L’ONU doit rester notre boussole commune », a-t-il affirmé.
Concernant les élections du 22 novembre prochain, Roch Marc Christian Kaboré a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à organiser des élections transparentes, inclusives et apaisées. Ce, en dépit du contexte sécuritaire. Pour ce qui est de l’apport du Burkina Faso à la préservation de la paix, le président Kaboré a rappelé que malgré la situation sécuritaire, son pays a déployé 1130 hommes dont un bataillon et deux unités de police constituée et 69 postes individuels.
« La crise sécuritaire qui persiste dans la région du Sahel et dans le Bassin du Lac Tchad est une véritable préoccupation à laquelle il faut trouver des réponses, sachant que la situation créée en Libye en est une des causes », a déclaré le président du Faso. Pour lui, le règlement de la crise politique en Libye est un des gages du retour de la paix dans les régions touchées. D’ores et déjà, Roch Kaboré a invité le Conseil de Sécurité de l’ONU à nommer le nouvel Envoyé spécial conjoint ONU/Union Africaine pour conduire les négociations.
Michel BADO