Violences faites aux femmes et filles : un problème de développement, selon les résultats du Round 9 de la PMA

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L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) a organisé à l’endroit des membres de l’Association des Journalistes et Communicateurs en Population et Développement (AJC-PD), un atelier consacré à la présentation des résultats des modules Planification familiale (PF) et violences faites aux femmes et filles (VFF) du Round 9 de la plateforme de recherche du projet dénommé « Performance Monitoring for Action », ce vendredi 3 février 2023, à Ouagadougou.

 

Troisième du genre, cette rencontre d’échanges avec les membres de l’Association des journalistes et communicateurs/ en population et développement (AJC-PD) a pour objectif, selon le directeur de l’ISSP, Abdoudramane Soura de mettre à la disposition des hommes de médias et décideurs politiques, des données probantes à même de guider les actions en matière de santé.

Ce sont les résultats des modules : « Planification familiale (PF) et Violences faites aux femmes et filles (VFF) du Round 9 de la plateforme de recherche du projet dénommé « Performance Monitoring for Action » », qui ont été présentés aux journalistes.

Le module sur les résultats de la phase 2 de la violence basée sur le genre a été livré par Fiacre Bazié, membre de l’équipe de recherche ISSP. Il a expliqué que les femmes sont les principales victimes de violences et il existe trois formes de violences notamment la violence émotionnelle, sexuelle et physique.

L’étude de l’ISSP a concerné plus de 7000 femmes dont l’âge était compris entre 15-49 et a concerné les zones urbaines et rurales.

Elle a eu lieu entre décembre 2020 et mars 2021.

Selon le communicateur Bazié, les violences domestiques que vivent les femmes dans les ménages sont criantes et cela impactent négativement sur la dignité humaine et sur le développement économique et sociale.

A l’entendre, les chiffres sur la prévalence des violences entre partenaires intimes font état de 22,9% de violences émotionnelles, 4,5% de violences physiques, 6,4 % de femmes soit 250.777 femmes victimes de violences sexuelles, 9,4 des femmes de violences corporelles et 25% pour toutes formes de violences.

En ce qui concerne les chiffres sur la prévalence des violences au sein du ménage, l’enquête fait ressortir que 15.7% des femmes ont été victimes de violences émotionnelles, 1.7% de violences physiques, 0.7% de violences sexuelles, 2.2% de violences corporelles et 16.2% pour toutes formes de violences.

A écouter, le principal investigateur de la plateforme, plus d’une femme sur 4 ont subi toutes formes de violences, soit 1.007.025 femmes. « Quand vous voyez une femme malgré tout son potentiel est incapable de s’exprimer à cause de violences humaines, cela constitue un problème de développement et impacte l’implication de la femme dans la productivité », a-t-il laissé entendre.

« Si vous avez une population comme celle du Burkina Faso qui est composée de 52% de femmes et qui pour des raisons n’apporte pas à la productivité, c’est une perte énorme pour le pays », a renchéri le directeur adjoint de l’ISSP, Dr Georges Guiella.

Toutefois, il a soutenu que les résultats des études visent à interpeller les autorités publiques afin qu’elles prennent des mesures idoines au sein de la société pour que les violences prennent fin.

Le Directeur adjoint de l’ISSP, par ailleurs principal investigateur de la plateforme PMA, Dr Georges Gueilla.

Le directeur adjoint de l’ISSP, par ailleurs principal investigateur de la plateforme PMA, Dr Georges Gueilla a déclaré que l’étude sur la planification est une étude opérationnelle du fait qu’elle est représentative au niveau national et elle a collecté un certain nombre d’indicateurs sur la santé de de la reproduction en général mais surtout la planification familiale.

Le module suivant a concerné la planification familiale et a été présenté par Dr Yentema Onadja. Selon ses propos, au niveau de la prévalence contraceptive, les études ont démontré qu’à peu près 32% des femmes mariées au Burkina Faso utilisent la contraception moderne. Il a aussi noté que des défis restent à relever même si les besoins non satisfaits sont de plus en plus comblés notamment les relations entre prestataires et clientes de PF. « Seulement 42% des femmes au Burkina Faso qui sont allées en consultation des PF ont bénéficié de counseling complet », a-t-il soutenu.

En outre, comme obstacle à l’obtention de la PF, il a noté le faible accès des adolescents, des jeunes et des groupes marginalisés à l’information de qualité et l’insuffisance d’offre de services adaptés aux besoins spécifiques des adolescents et jeunes pour une sexualité responsable. « Nous avons des situations où les adolescents ont besoin d’avoir la PF mais le problème se pose en terme de réticence des prestataires qui continuent de poser une certaine réticence à leur offrir la PF », a déploré Dr Onadja. Avant de soutenir que beaucoup de progrès ont été atteints depuis la relance de la PF en 2013, mais des efforts doivent être maintenus.

Le Coordonnateur de l’AJC-PD, Boureima Sanga a exprimé sa gratitude au directeur général de l’institut pour sa confiance accordée à son association. Il a précisé que ce cadre a été initié pour permettre d’une part à l’association d’atteindre ses objectifs qui sont entre autres de porter l’information juste et vraie, d’autre part de vulgariser les résultats des recherches des chercheurs.

Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO

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