Le Syndicat autonome des agents du Trésor (SATB) du Burkina a animé une conférence de presse le vendredi 20 janvier 2023 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était d’interpeller le ministre en charge des affaires étrangères, Olivia R. Rouamba sur les irrégularités que comporte la révocation de Pulchérie Tapsoba/Lagware, trésorière auprès de l’ambassade du Burkina Faso à Ottawa.
Le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 18 janvier 2023 a relevé Pulchérie Tapsoba/Lagware de ses fonctions de trésorière auprès de l’Ambassade du Burkina Faso à Ottawa et par son remplacement. Le Syndicat autonome des agents du trésor (SATB) voit en cette révocation un abus d’autorité, un non-respect des textes et procédures dans la révocation des comptables publics.
Le secrétaire général du SATB, Boukaré Belembaogo a expliqué que la révocation et la nomination des personnes concernées contiennent des irrégularités. « En règle normale, les trésoriers à l’étranger tout comme d’autres personnels des ambassades ont une durée de cinq ans avant leur remplacement », a soutenu le secrétaire général. C’est contre tout attente que la ministre en charge des affaires étrangères, Olivia R. Rouamba a unilatéralement décide de révoquer Pulchérie Tapsoba et procéder à son remplacement, a dénoncé le syndicat.
Selon les dires de M. Belembaogo, Pulchérie Tapsoba n’a que deux ans de service. Pourquoi la relever de ses fonctions à seulement deux ans de services ? Que reproche-t-on à Pulchérie Tapsoba ? Voici autant de questions que le syndicat s’est posé. « Après des investigations, il est reproché à la trésorière en poste, des fautes de gestion pour expliquer la décision d’écourter sa mission et procéder à son remplacement », a-t-il étayé.
Pourtant, la loi 081 portant statut général de la fonction publique d’Etat stipule à son article 187 que : « La révocation est la cessation définitive des fonctions qui résulte de la sanction d’une faute professionnelle ».
Face à cette disposition, le SATB, pour sa part dit ne pas être contre cette disposition mais a regretté dans ce cas précis le fait que la faute n’a pas clairement été établie par les autorités compétentes avant toute sanction. C’est pourquoi, les conférenciers ont dénoncé cet acharnement constaté dans les comportements de la ministre des Affaires Etrangères qui semble vouloir faire un passage en force pour couvrir sa protégée, la chargée d’affaire de l’ambassade à Ottawa qui peut aussi être concernée par les fautes de gestion.
Toutefois, le syndicat a invité le gouvernement à se ressaisir et à avoir le souci de l’intérêt général dans ce contexte où aucune bonne action n’est de trop pour fédérer les énergies à sauver notre nation au lieu d’encourager l’arbitraire, le favoritisme et l’amateurisme.
Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO