Vaccination infantile : « certains parents se limitent aux vaccins du Programme élargi de vaccination, pourtant d’autres vaccins sont recommandés chez l’enfant », Dr Ido

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Dans votre rubrique Santé de cette semaine, nous parlons de la vaccination de l’enfant avec le Dr Romain Ghislain Ido, médecin pneumo-pédiatre. Il évoque l’importance pour les parents de connaître tous les vaccins à administrer à l’enfant afin de le prémunir de beaucoup de maladies dès l’enfance.

 

Qu’entendez-vous par vaccination ?

La vaccination est une méthode de prévention pour le contrôle voire l’éradication de maladies infectieuses et contagieuses. Elle utilise à cet effet des vaccins.

Qu’est-ce qu’un vaccin ?

Un vaccin à usage humain est une préparation contenant des substances antigéniques destinées à induire chez le sujet auquel elles sont administrées, une immunité active spécifique contre un agent infectieux donné (bactérien, viral voire parasitaire).

Quels sont les différents types de vaccins ?

Nous avons trois types de vaccins :

  • Les vaccins vivants ou atténués qui sont des préparations dans lesquels on réduit la virulence des agents infectieux entiers après mutations ;
  • Les vaccins vivants tués ou inactivés qui sont des préparations dans lesquelles les agents infectieux entiers sont rendus inaptes à la multiplication du fait d’un traitement physique ou chimique ;
  • Les vaccins sous unités ou antigènes vaccinaux purifiés qui sont des préparations dans lesquelles les particules (antigènes) d’un agent infectieux sont obtenues après extractions et modification ou après fabrication.

Quels sont les vaccins recommandés chez l’enfant ?

De façon non exhaustive, nous avons comme vaccins recommandés chez l’enfant, le vaccin contre la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, les infections à Haemophilus influenzae, l’hépatite B, l’hépatite A, les infections à méningocoques (A C W Y), les infections à pneumocoques, la rougeole, la rubéole, les oreillons, les papillomavirus humains, les infections à rotavirus, la varicelle, la fièvre jaune et la fièvre typhoïde.

Dans quels cas, il ne faut pas vacciner l’enfant ?

Les contre-indications à la vaccination de l’enfant sont peu nombreuses et fonction du type de vaccin utilisé. Il faudrait tout de même prendre attache avec le pédiatre ou le médecin traitant de votre enfant pour éliminer une immunodépression acquise ou congénitale, une grossesse en cours, une hypersensibilité à l’un des constituants du vaccin ou des cas de manifestations post vaccinales graves.

Quel est le calendrier vaccinal de l’enfant en vigueur au Burkina Faso ?

Le récent calendrier vaccinal de l’enfant est détaillé comme suit :

  • Naissance: Vaccin contre la tuberculose (BCG)+Vaccin contre la poliomyélite (VPO 0) et le vaccin contre l’hépatite B ;
  • 2 mois de vie: Vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, les infections à haemophilus influenzae B, l’hépatite B (DTC-HepB-Hib 1) + vaccin contre la poliomyélite (VPO 1) + vaccin contre les infections à pneumocoques (PCV13) + vaccin contre l’infection à rotavirus (Rota 1) ;
  • 3 mois de vie: Vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, les infections à haemophilus influenzae B, l’hépatite B (DTC-HepB-Hib 2) + vaccin contre la poliomyélite (VPO 2) + vaccin contre l’infection à rotavirus (Rota 2) ;
  • 4 mois de vie: Vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, les infections à haemophilus influenzae B, l’hépatite B (DTC-HepB-Hib 3) + vaccin contre la poliomyélite (VPO 3) + vaccin contre les infections à pneumocoques (PCV13) + vaccin contre l’infection à rotavirus (Rota 3) + vaccin contre la poliomyélite (VPI 1) ;
  • 9 mois de vie: Vaccin contre la rougeole et la rubéole (RR1) + vaccin contre la fièvre jaune (VAA) + vaccin contre les infections à pneumocoques (PCV13) + vaccin contre la poliomyélite (VPI 2) ;
  • 15 mois de vie: Vaccin contre la rougeole et la rubéole (RR2) + vaccin contre les infections à méningites A (Men Afrivac).

Il faut dire que tous ces vaccins sont gratuits auprès de formations sanitaires publiques.

Exceptés ces vaccins du Programme élargi de vaccination, les enfants doivent-ils recevoir d’autres vaccins ?

Effectivement de nombreux parents se limitent aux vaccins du Programme élargi de vaccination mais il faut savoir que d’autres vaccins sont recommandés chez l’enfant.

Il s’agit :

  • Vaccin contre la grippe saisonnière préconisé chez l’enfant âgé au-delà de 6 mois avec un rappel chaque année ;
  • Vaccin contre la varicelle–Zona préconisé chez l’enfant âgé au-delà de 9 mois avec une seconde dose au minimum 3 mois après ;
  • Vaccin contre les infections à méningocoques (ACWY) à partir de l’âge de 18 mois avec un rappel allant de 3 à 10 ans en fonction du type de vaccin utilisé ;
  • Vaccin contre la fièvre typhoïde à partir de l’âge de 2 ans avec un rappel tous les 3 ans ;
  • Vaccin contre les infections à pneumocoques (Pneumo 23 ou Pneumovax) à partir de l’âge de 2 ans avec un rappel tous les 5 ans pour certains sujets (cas des drépanocytaires) ;
  • Vaccin contre les infections à papillomavirus humain à réaliser idéalement au début de la vie sexuelle de l’enfant. Au Burkina Faso, ce vaccin est recommandé à partir de 9 ans. Selon le type de vaccin, on peut avoir un schéma à 2 ou 3 doses. Ce vaccin concerne les garçons comme les filles ;
  • Le rappel des vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite à l’âge de 5 ans, puis entre 11–13 ans et à 25 ans.

La politique sanitaire peut aussi exiger certains vaccins en fonction des réalités sanitaires du pays.

Nous voyons de nombreux parents qui administrent du paracétamol à l’enfant avant la vaccination, qu’en dites-vous ?

Certes l’argument avancé pour l’administration du paracétamol est la recherche de la réduction de la douleur liée à l’injection et ou l’anticipation de la fièvre de l’enfant après injection, mais l’administration du paracétamol avant la vaccination est déconseillée. Cela pourrait entraver l’action immunitaire recherchée.

La réduction de la sensation douloureuse liée à l’injection pourrait s’obtenir par la mise au sein de l’enfant lors de l’acte ou l’utilisation de solution sucrée ou l’utilisation des patchs de lidocaïne, la distraction de l’enfant…

L’administration du paracétamol est recommandée si l’enfant présente des signes d’intolérance de la fièvre post vaccinale.

Un mot sur le vaccin les anti-Covid-19 chez l’enfant au Burkina Faso ?

Pour le moment, le ministère de la santé n’a pas fait cas de la vaccination anti-Covid-19 chez les enfants.

Un dernier mot ?

Je voudrais interpeller les collègues et les parents à avoir un regard sur le calendrier vaccinal des enfants. La vaccination de l’enfant ne se limite pas aux vaccins du programme élargi de vaccination.

Je vous remercie.

Interview réalisée par Gaspard BAYALA

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