Le ministère de la santé a organisé la cérémonie de lancement de la Semaine mondiale de l’allaitement maternelle ce lundi 2 août 2021 à Ziniaré dans le Plateau Central en présence de l’épouse du Chef de l’Etat, Sika Kaboré. Plusieurs personnes ont été distinguées comme champions régionaux de la nutrition à cette édition placée sous le signe de la responsabilité individuelle.
Ce 1er août 2021 marque le début de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, rendez-vous annuel de promotion du lait maternel. Le Burkina Faso l’a commémoré ce 2 août sous l’égide du ministère de la santé et de ses partenaires à Ziniaré dans la région du Plateau Central.
Le pays présente une situation nutritionnelle des enfants « appréciables » selon le représentant résident adjoint du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), James Mugaju. « De 38% en 2012, le pays affiche 64% en 2020 », a-t-il indiqué. Mais ces chiffres restent à améliorer, a-t-il souligné, afin d’atteindre la cible de 80% d’enfants bien nourris d’ici à 2025. « Des efforts restent à faire car 4 enfants de moins de 6 mois sur 10 ne sont pas allaités exclusivement. Il faudrait encore un progrès de 4% par an pour pouvoir atteindre la cible », a souligné le représentant résident adjoint de l’UNICEF au Burkina Faso. Et l’atteinte de cet objectif requiert que chaque citoyen s’engage personnellement à faire la promotion de l’allaitement tel que l’indique le thème de la commémoration cette année : « protéger l’allaitement, une responsabilité partagée ».
Une initiative que le ministre de la Santé, Charlemagne Ouédraogo a saluée. « L’allaitement maternel est l’un des moyens efficaces pour garantir aux enfants le meilleur départ dans la vie, lui apportant tous les éléments nutritifs dont le nouveau-né a besoin », a-t-il dit.
Le Champion national en Nutrition, le Larlé Naaba Tigré a assuré de son engagement à poursuivre la sensibilisation.
A l’entendre, malgré de nombreuses actions, les taux d’allaitement dans le monde restent faibles ; 43% seulement des nouveau-nés commencent à être nourris au sein dans l’heure qui suit leur naissance et 41% des enfants de moins de six mois sont exclusivement allaités. Bien que 70 % des femmes continuent d’allaiter pendant au moins un an, le taux d’allaitement tombe à 45% à l’âge de deux ans, a confié Pr Ouédraogo.
Même s’il a reconnu qu’au Burkina Faso, au moins 98% des femmes allaitent leurs enfants, la proportion des bébés nourris exclusivement au sein jusqu’à l’âge de six mois reste faible. « Si l’allaitement des nourrissons est une pratique courante et séculaire au Burkina Faso, l’allaitement exclusif n’est pratiqué que pour 4 nourrissons de moins de six mois sur 10. Le don de l’eau en est la principale cause selon l’analyse des données des enquêtes nationales de nutrition de 2012 à 2018. Par ailleurs, seulement 80,1% des femmes continuent d’allaiter jusqu’à l’âge de deux ans au moins », a soutenu le ministre de la santé.
Pourtant, a insisté Pr Charlemagne Ouédraogo, l’allaitement exclusif, c’est-à-dire, ne donner aux nourrissons que du lait maternel, pas d’eau, ni autres liquides et aliments pendant les six premiers mois de la vie, aide les jeunes enfants pour leur croissance, prévient la malnutrition, favorise le développement du cerveau et réduit le risque de surpoids dans l’enfance.
« En mettant les nouveau-nés au sein dans la première heure de vie, ils sont à l’abri d’éventuels décès car cela leur apporte des anticorps vitaux et stimule leur immunité. De fait, l’amélioration des pratiques d’allaitement pourrait sauver chaque année la vie de 823 000 enfants de moins de cinq ans », a précisé le patron du département de la santé. C’est pourquoi, il a appelé les populations à une prise de conscience et à une adhésion massive aux différents messages qui seront diffusés tout au long de cette semaine.
En termes d’engagement, le Larlé Naaba Tigré, désigné Champion national pour la nutrition, a répondu présent. « Dès ce soir, retrouvez-moi sur le terrain de la sensibilisation à l’allaitement maternel », a-t-il déclaré, renouvelant du coup son engagement à servir plus de 1 000 plats gratuits aux personnes démunies.
En marge de la cérémonie, des personnes « dynamiques » dans la sensibilisation sur l’allaitement maternel exclusif ont été distinguées en tant que champions régionaux de la nutrition.
Drissa TRAORE