Le Comité national de lutte contre la pandémie de la maladie à coronavirus a tenu sa 7e session ce mercredi 16 décembre 2020, à Ouagadougou. A cette session présidée par le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, le Comité a regretté un relâchement dans l’application des mesures barrières et a appelé à la remobilisation des populations.
Face à la hausse des cas de Covid-19 ces derniers jours au Burkina Faso, le Comité national de lutte contre la pandémie a décidé de reprendre le taureau par les cornes. Il s’est rencontré lors de la 7e session pour rappeler la nécessité pour tous les acteurs d’intensifier la lutte pour briser la chaîne de contamination. Selon le président dudit Comité, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, il a été question d’évaluer le bilan du Comité depuis sa mise en place.
A ce propos, il ressort certaines difficultés liées au relâchement des mesures barrières par les populations. De son avis, c’est ce relâchement qui est à la base de la recrudescence de la maladie à coronavirus. « En tant que chef du gouvernement, je suis le premier à reconnaitre que les principales faiblesses viennent de notre administration. Nous avons mis en place dès le début de la pandémie un certain dispositif à savoir le port du masque obligatoire pour accéder aux édifices publics, le lavage des mains et les mesures de distanciation sociale, etc. Les premières semaines, cela a été respecté. Et aujourd’hui dans nos administrations, les usagers rentrent comme à la foire sans se laver les mains, ni avec le masque », a déploré le Premier ministre, Christophe Dabiré.
Le Premier ministre a révélé que des cas asymptomatiques de Covid-19 ont été observés et ont évolué de façon drastique, depuis un certain temps. C’est pourquoi, il a appelé les populations à respecter les mesures-barrières.
Pour ce faire, le gouvernement entend remobiliser toute la communauté et l’ensemble de la société civile. « Ce sont elles qui sont proches des populations et qui peuvent travailler à faire en sorte que ces populations s’approprient les différentes mesures barrières », a affirmé le chef du gouvernement. Et d’ajouter : « J’ai donné des instructions aux ministres chargés des comités sectoriels pour qu’au niveau des administrations, nous puissions appliquer de façon drastique ces différentes mesures pour servir d’exemple à l’ensemble des populations ». Le Comité a par ailleurs annoncé la prise en charge des cas asymptomatiques de coronavirus dans les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) et les Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA). Pour le président du Comité national de lutte contre la pandémie du coronavirus, cette décision permettra d’éviter la saturation des centres de santé par les cas graves.
Cette recrudescence de la maladie à coronavirus, intervient après les campagnes électorales qui ont précédé, les élections présidentielle et législatives du 22 novembre dernier. « A l’issue de la campagne, nous avons pu observer une augmentation des cas positifs au niveau de notre pays. Mais, ce n’est pas la campagne électorale qui est le seul facteur de la recrudescence de la maladie. Cette recrudescence est un phénomène général. C’est le comportement individuel de chacun de nous qui est à l’origine. Lorsque vous allez à un meeting, et que vous ne portez pas de masque, vous allez contribuer à la propagation de la maladie, si vous êtes positif », a réagi le Premier ministre.
Il a assuré que pour l’instant, le gouvernement n’a pas prévu de prendre des mesures drastiques de restriction des libertés durant les fêtes de fin d’années. Toutefois, il a prévenu que si la situation se dégradait, le gouvernement se sentira dans l’obligation de prendre les mesures qui s’imposent malgré les conséquences au plan social et économique. Il a donc appelé l’ensemble des Burkinabè au respect strict des mesures barrières afin de réduire considérablement la chaîne de contamination communautaire.
Michel BADO