La Commission de l’informatique et des libertés (CIL) a organisé une conférence de presse le mardi 26 janvier 2021 dans l’enceinte de l’institut sis à Ouaga2000. Lors de cette conférence, il s’est agi d’évoquer les enjeux de la mise à jour des conditions générales d’utilisation d’internet et d’explorer les solutions et mécanismes pérennes de protection des données des populations.
« Protection des données personnelles et sensibles dans un contexte de Covid : défis et perspectives » ; tel est le thème de la célébration de la 15e édition de la journée internationale de protection des données personnelles célébrée chaque 28 janvier.
En prélude à cette édition, la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) a organisé une conférence de presse le mardi 26 janvier 2021 à Ouagadougou.
La présidente de la CIL, Marguerite Ouédraogo/Bonané a fait savoir que les trois courants de pensées qui ont marqué le contexte d’appropriation des technologies de l’information et de la communication (TIC) en lien avec la protection des données personnelles amènent l’Autorité de protection à trouver un encadrement adéquat aux réseaux sociaux et sensibiliser l’individu à une utilisation responsable des TIC. Elle a laissé entendre que la mise à jour des Conditions générales d’utilisation (CGU) de WhatsApp interpelle l’Autorité de protection des données de savoir comment protéger efficacement les populations qui sont de plus en plus exposées et qui subissent le poids des règles édictées par les géants du numérique que sont Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft. « A l’annonce de la mise à jour des CGU de WhatsApp nous avons eu des échanges directs avec la représentante d’Afrique de Facebook pour mieux comprendre les implications de ces CGU en matière de protection des données à caractère personnel », a-t-elle déclaré.
Aux interrogations des journalistes de savoir : Est-ce que l’administration publique est concernée par les actions de sensibilisation de la CIL ? Au-delà de la sensibilisation que la commission mène est-ce qu’elle arrive à la répression ? Quelles sont les limites de l’utilisation par les géants du l’internet des données personnelles ?
A ces questions, les conférenciers ont rappelé que la loi portant protection des données à caractère personnelle comporte des droits pour les personnes dont les données sont collectées et des obligations pour les responsables de traitement qui collectent et traitent les données chaque jour. Par conséquent, les administrations aussi bien publiques que privées sont bien concernées d’autant plus qu’elles collectent les données. Par exemple l’ONI, la CENI, la CNSS, la LONAB, les Banques, etc. sont tous des responsables de traitement et ont déjà reçu les équipes de la CIL.
« Nous avons mené des actions de sensibilisation à l’endroit de ces structures qui collectent chaque jour davantage des données personnelles des citoyens. Dans la loi 010, il y a des sanctions. La commission a un pouvoir de sanction mais pas d’investigation quand nous recevons les plaintes, nous traitons le dossier et nous le transférons à la brigade nationale de lutte contre la cybercriminalité qui poursuit le travail jusqu’à la saisie des cybercriminels. Ces géants sont situés hors du territoire quand nous contractons avec Facebook ou WhatsApp, nous nous engageons à mettre à leur disposition toutes nos données. D’habitude, la plupart ne lit pas les conditions d’utilisation, et s’engage, donc chacun s’engage à mettre à la disposition de ces géants ces informations personnelles comme les photos, les vidéos, etc. », a dit la présidente.
Et d’ajouter : « Nous lançons un cri de sensibilisation, qu’il y ait une culture de la protection des données personnelles qui commencent par soi-même. Nous sommes tous responsables de la divulgation de ces données. Quand nous postons ces informations que nous ne pouvons pas maitriser, ces géants les exploitent, les recoupent, les donnent aux entreprises publicitaires, et ces entreprises se font d’énormes ressources sous notre dos », a-t-elle souligné et de conseiller d’éviter de poster toutes les informations sensibles sur les réseaux. Ce sont des plates-formes de communication d’échanges d’informations et d’utiliser l’aspect positif et ne pas vous exposez. La meilleure protection commence par soi-même.
Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO