Procès Sankara et compagnons : de témoin, Gabriel Tamini échappe à une inculpation

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Totalement libre, Gabriel Tamini bénéficie, depuis avril 2021, d’un non-lieu sur l’ensemble des charges contre lui dans le cadre de ce dossier Sankara et compagnons. Il a comparu aujourd’hui 1er décembre comme témoin.

 

Ancien conseiller aux affaires sociales de l’ex-président Blaise Compaoré, M. Tamini avait été inculpé dans l’affaire Thomas Sankara, pour ‘’attentat’’ et ‘’complicité d’assassinat’’ et placé sous mandat de dépôt en 2015.

C’est en qualité donc de témoin qu’il comparaît devant le tribunal militaire, ce mercredi 1er décembre 2021 pour sa déposition. Un passage qui n’a visiblement pas rencontré l’assentiment de la partie civile. Elle a jugé les déclarations du témoin contradictoires et truffées de non-dits.

Elle a donc demandé au tribunal de procéder à « l’arrestation immédiate » du témoin « pour faux témoignage ».

Le président du tribunal, après une brève suspension pour délibérer, a décidé que sur Gabriel Tamini ne sera pas arrêté.

 « À l’évidence, les témoignages de ce témoin paraissent faux. Nous (NDLR : la partie civile) avons réagi de la sorte parce que nous avons constaté que depuis le début de cette audience, plusieurs témoins sont venus à la barre, prêtent serment et le violent allègrement », a confié aux journalistes, Me Hervé Kam, après le refus du tribunal d’inculper le témoin Gabriel Tamini.

À partir de ce moment, poursuit-il, cela doit s’arrêter. Et d’ajouter qu’ils (NDLR : avocats de la partie civile) feront la même demande, lorsqu’ils constateront que des témoignages paraitront faux. « Le président du tribunal continuera de refuser mais nous, notre attachement à la justice nous conduira à toujours faire cette demande », conclut-il.

De l’analyse de la députée Germaine Potroipa, il n’y a pas l’ombre d’un doute que le témoin, Gabriel Tamini, ne dit pas la vérité car dit-elle, il y a « trop » de contradictions dans sa déposition.

« Comment peut-il expliquer que lui, en tant que journaliste, qu’on a suspendu quelques jours avant le coup d’État, soit le même qu’on court chercher pour une déclaration ? Comment feu Salif Diallo connaissait-il chez lui ? Pourquoi il ne s’est pas sauvé quand il a vu le véhicule qui venait chez lui en trombe ? Parce-que rien ne dit que c’était Salif Diallo, à plus forte raison que le véhicule venait pour le chercher ? », s’interroge la députée de l’Union pour la renaissance/Mouvement patriotique sankariste (UNIR-MPS).

L’audience est suspendue et reprend demain jeudi 2 décembre 2021, à la même heure.

Timothée HIEN

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