Le ministre de l’Agriculture, des Aménagements Hydro-agricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo a présidé la cérémonie de lancement officiel des indemnisations des producteurs sinistrés de la campagne agricole 2020-2021 dans la matinée de ce mardi 23 février 2021, à Ouagadougou. Ce sont 107 producteurs qui sont concernés par cette indemnisation.
Le gouvernement burkinabè veut faire de la gestion efficace des risques agricoles, un puissant levier de sécurisation de la production agricole et de promotion des investissements dans le secteur. Pour ce faire, il a, en collaboration avec ses partenaires, mis en place un mécanisme d’assurance agricole au profit des producteurs. La cérémonie de lancement officiel de l’indemnisation des producteurs sinistrés dans le cadre de la mise en œuvre de l’assurance agricole au Burkina Faso, a eu lieu dans la matinée de ce mardi 23 février 2021 dans la salle de conférence du ministère en charge de l’Agriculture. Adopté en juillet 2020 par le gouvernement du Burkina Faso, le mécanisme d’assurance agricole, aux dires du ministre Salifou Ouédraogo, vise principalement à prémunir les producteurs des risques liés aux aléas pluviométriques.
Le ministre Salifou Ouédraogo (milieu) s’est réjoui du démarrage de ce vaste programme.
La mise en œuvre de ce mécanisme a débuté par une phase pilote qui s’étend sur une période de trois ans (2020-2022) et ce, dans trois régions du pays, à savoir la Boucle du Mouhoun, le Centre-Ouest et l’Est, foi du chef du département de l’Agriculture. Pour cette phase, a souligné le ministre Ouédraogo, le mécanisme a couvert trois importantes spéculations que sont le maïs, le riz et le sorgho. « La première année a concerné les producteurs de maïs et les deux autres années concerneront les producteurs du riz et du sorgho », a-t-il précisé. A écouter le ministre Ouédraogo, la cérémonie de ce matin marque le début de l’indemnisation de 107 producteurs de maïs déclarés sinistrés sur la base de l’indice de rendement de leur production de la dernière campagne agricole sur un total de 369 souscripteurs. « Cet indice prend en compte le déficit pluviométrique capté à travers les précipitations totales saisonnières, les poches de sécheresse de 9 jours pendant la phase végétative et 10 jours pendant la phase de floraison », a-t-il expliqué.
Toujours selon Salifou Ouédraogo, la prime estimée pour la souscription est de 12 387 F CFA par hectare. « Cependant, le gouvernement, pour marquer sa volonté de promouvoir ce mécanisme et d’apporter son soutien aux producteurs, s’est engagé à subventionner la prime supportée à hauteur de 50%. Ainsi, la part de la prime supportée par les adhérents au mécanisme s’élève à 6 194 F CFA par hectare », a indiqué le ministre en charge de la Mécanisation. Compte tenu du bien-fondé de ce mécanisme pour l’amélioration du climat des affaires dans le milieu rural et l’incitation à davantage investissements, le ministre a lancé un appel solennel aux producteurs pour une appropriation de cet instrument. Les bénéficiaires, par la voix de Boukary Nébié, ont traduit leurs remerciements au gouvernement pour ce mécanisme qui selon eux, est une initiative salvatrice qui leur permet de supporter les coûts des pertes de leurs productions liées à la sécheresse et autres aléas.
A entendre le responsable des bénéficiaires, le mécanisme d’assurance contribuera à les rendre libre dans les choix de leurs spéculations et d’être rassurés face à l’incertain. « Le monde agricole avait vraiment besoin de cette assurance afin d’être épanoui et que l’agriculture devienne réellement le moteur du développement économique et durable tant prôné » a-t-il affirmé. C’est pourquoi, il a formulé une doléance au gouvernement qui est de l’étendre aux autres régions.
Pour mémoire, le mécanisme d’assurance agricole a bénéficié de l’appui technique de la Mutuelle marocaine d’assurance agricole (MAMDA), de l’accompagnement de la SONAR-IARD dans son montage et la commercialisation des produits assurantiels mis à la disposition des acteurs.
Clotilde BICABA