Lutte contre le mariage d’enfants : la Coalition nationale invite les futurs dirigeants à inscrire dans leurs agendas, la relecture du code des personnes et de la famille

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En marge de la célébration de la 31ème journée internationale des droits de l’enfant, la Coalition nationale contre le mariage d’enfants (CONAMED) au Burkina en collaboration avec Save the Children a organisé une conférence de presse ce vendredi 20 novembre 2020 à Ouagadougou. L’idée est de plaider pour l’adoptons des codes des personnes et de la famille.

 

L’article 238 du code des personnes et de la famille stipule que : « le mariage ne peut être contracté qu’entre un homme âgé de plus de vingt ans et une femme de plus de dix-sept ans, sauf dispense d’âge accordée pour motif grave par le tribunal civil. Cette dispense d’âge ne peut être accordée en aucun cas pour un homme ayant moins de dix-huit ans et une femme ayant moins de quinze ans ». La Coalition nationale contre le mariage d’enfants (CONAMED) au Burkina Faso veut relever l’âge du mariage à 18 ans.

Elle a entamé des actions de plaidoyer depuis sa création visant la relecture du code des personnes et de la famille. Pour ce faire, en marge de la célébration de la 31ème journée internationale des droits de l’enfant, la CONAMED en collaboration avec Save the Children a dans la matinée du 20 novembre 2020 animé une conférence de presse pour lancer un appel à l’endroit des futurs dirigeants du Burkina Faso sur l’urgence de l’adoption du code des personnes et de la famille en vue de l’accélération de la lutte contre le mariage d’enfants.  

Selon la Coordonnatrice de la CONAMED, Eulalie Yerbanga, le pays des « Hommes intègres » a ratifié plusieurs conventions sur les droits de l’enfant ainsi que certains protocoles additionnels à savoir la Convention des Nations unies relative aux droits de l’Enfant (CDE), le protocole facultatif à la CDE concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (CDE-OPSC), la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (CADBE).

Mais elle a constaté que malgré l’avancé de ses conventions et traités qui interdisent le mariage des enfants, certaines dispositions des lois du pays contredisent les engagements pris par l’Etat lors de la ratification des traités et conventions. Pour elle, cette situation mine les efforts car sur le plan international, le Burkina Faso est classé parmi les pays où la prévalence du mariage des enfants est très élevée. Et d’ajouter : « une étude réalisée par l’UNICEF en 2014, révèle que le Burkina Faso fait partie des dix pays africains les plus affectés par le mariage d’enfants : 10% des femmes ont été mariées avant l’âge de 15 ans et 52% des femmes avant l’âge de 18 ans ».

Aussi elle a fait savoir que le mariage des enfants à des conséquences dans tous les domaines au plan physique et sanitaire, au plan socioéconomique et au plan psychologique. Au plan physique et sanitaire, la coordonnatrice a cité les grossesses précoces, la mortalité maternelle, les fistules obstétricales.

Pour Eulalie Yerbanga, le moment est opportun pour la CONAMED d’attirer l’attention des différents candidats et de leur rappeler que les préoccupations spécifiques des enfants devraient trouver une place de choix dans les leurs programmes et leurs engagements politiques.

Elle a signalé que pour la Coalition, il est primordial que le gouvernement qui sera issu de cette élection se penche diligemment sur la problématique du mariage d’enfants en adressant prioritairement la question du code des personnes et de la famille. Par conséquent, elle appelle le futur gouvernement à boucler définitivement le dossier de révision du code des personnes et de la famille.

La Coalition invite les hommes de médias à être des relais auprès des futurs dirigeants de bien vouloir inscrire comme priorité dans leurs agendas, la finalisation définitive de la relecture du code des personnes et de la famille, notamment sur le volet « âge légal au mariage à 18 ans ».

Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO

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