Le ministère de la Santé a organisé une rencontre d’information avec la presse sur la Journée mondiale de lutte contre le diabète, le mardi 17 novembre 2020 à Ouagadougou.
La Journée mondiale du diabète a eu lieu le 14 novembre 2020. Placée sous le thème « Personnel infirmier et le diabète » en hommage au rôle crucial que jouent les infirmiers en soutenant les personnes atteintes de diabète, elle sera à proprement dite commémorée au Burkina Faso en décembre 2020 à Banfora. En prélude à cette commémoration, le ministère de la santé a organisé une rencontre d’information avec la presse, le mardi 17 novembre 2020 à Ouagadougou. L’objectif étant de faire des journalistes, des relais d’information auprès du public dans la lutte contre le diabète.
Des facteurs en passant par les conséquences de la maladie, de comment le prévenir et des signes, les hommes de média ont été mieux outillés par des experts du domaine. Le diabète, comme l’a laissé entendre la Directrice de la prévention et du contrôle de maladies non transmissibles, Dr Marie Emmanuelle Zouré, est une maladie non transmissible, caractérisée par une hyperglycémie chronique en lien avec la production insuffisante d’insuline par le pancréas et/ou une utilisation incorrecte par l’organisme de l’insuline produit. « Selon une enquête nationale menée par le ministère de la santé en 2013, la prévalence globale du diabète était de 4,9% au sein de la population de 25 à 64 ans ce qui présente aujourd’hui environ un million de burkinabé atteints par cette maladie », a-t-elle confié.
Motif de plusieurs consultations au Burkina Faso, le diabète existe sous quatre types, a noté Dr Zouré. Le type 1 est découvert en général chez les enfants ou les jeunes et à ce niveau, il se soigne par des injections quotidiennes d’insuline. Le type 2 est généralement découvert chez les sujets de plus de 40 ans. Pour Dr Zouré, le type 2 est la plus rependue et est évitable par l’adoption de bon comportements favorables à la santé. Quant au type 3 appelé diabète gestationnel, il a été découvert pour la première fois chez une femme enceinte qui n’était pas diagnostiquée diabétique. Le 4e type est l’ensemble des autres types de diabète non classés. Le diabète, toujours aux dires Dr Marie Emmanuelle Zouré, ne possède pas une cause précise mais un ensemble de facteurs favorisants ou facteurs de risques classés en facteurs de risque non modifiables et ceux modifiables. Les facteurs non modifiables sont ceux sur lesquels la médicine ne peut tellement pas agir. Ce sont des facteurs liés à l’hérédité, l’âge (à partir de 40 ans), le sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes).
Les facteurs modifiables possèdent cependant une possibilité de prévention. Il s’agit des facteurs liés à une mauvaise alimentation (trop gras, sucré et salé), au surpoids, à l’obésité, l’hypertension artérielle, au manque d’activité physique et à la sédentarité. A ce titre, la prévention, toujours selon Dr Zouré passe par une alimentation équilibrée. Il est conseillé de manger moins gras, moins sucré et moins salé. De manger beaucoup de fruits et légumes et d’éviter de grignoter entre les repas. Il est aussi demandé de faire une activité physique régulière de 45 minutes 3 à 4 fois par semaine, foi de la directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles. « Le plus important est de faire le dépistage régulier ; au moins une fois par an. Cela permet de repérer les personnes à haut risque ou un début de diabète et facilite une prise en charge précoce afin d’éviter des complications », a-t-elle souligné. Aux patients atteints du diabète, il est recommandé un contrôle régulier du taux de glycémie.
Pour ce qui est des signes appelés « signes cardinaux », le diabète se manifeste par une envie fréquente de boire et de manger suivi d’un amaigrissement, un besoin fréquent d’uriner, une fatigue inexplicable et par des infections boutonneuses difficile à guérir, une vision floue entre autres. A la question de savoir si l’on peut complètement guérir du diabète, Dr Madeleine Rouamba en service au CHU/Bogodogo a indiqué que le diabète ne peut être définitivement soigné chez un patient. Cependant, elle a parlé d’équilibre en lien avec le suivi du traitement et contrôle et de l’alimentation du patient. Atteinte du diabète depuis 2016, Samiratou Sawadogo, présidente du réseau des jeunes diabétiques du Burkina Faso dit vivre normalement avec sa maladie. A l’écouter, le diabète n’est pas une fatalité seulement qu’il faut savoir contrôler son alimentation et pratiquer des activités physiques régulières.
Clotilde BICABA