La société pharmaceutique Pfizer a organisé le mercredi 15 février 2023, une table ronde virtuelle des médias sur la Résistance aux antimicrobiens (RAM). Cette activité a pour objectif de sensibiliser les populations à travers les hommes et femmes de médias sur les dangers des RAM mais aussi les moyens de prévention.
La Résistance aux antimicrobiens (RAM) est devenu un problème de santé publique dans beaucoup de pays du monde. En effet, si rien n’est fait, cette RAM pourrait couter la vie à 10 millions de personnes dans le monde d’ici 2050, selon les spécialistes. La société pharmaceutique américaine Pfizer entend, ainsi, soutenir les actions qui permettront d’apporter une innovation continue dans le développement de nouveaux antibiotiques et vaccins pour freiner la propagation de la résistance aux antimicrobiens. C’est pourquoi, elle a initié le mercredi 15 février 2023 une table ronde virtuelle des médias africains dans le but de sensibiliser les populations sur les dangers de la RAM. A l’animation de cette table ronde, Pr Sanata Bamba/Pakotogo du Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso et Pr Aya Nathalie Guessennd/Kouadio de l’Observatoire ivoirien de la RAM. Selon les deux spécialistes, la RAM se produit lorsque les antibiotiques perdent leur efficacité parce que les agents pathogènes trouvent des moyens de résister à leurs effets. Plus un antibiotique est utilisé, plus les bactéries ont la possibilité de développer une résistance. Elles ont confié que la résistance aux antimicrobiens est aujourd’hui à l’origine de d’environ 700 000 décès par an.
« Les antimicrobiens font partie des ressources médicales les plus précieuses que le monde n’ait jamais connues. Il est alarmant qu’ils perdent de leur efficacité. Compte tenu de la faible sensibilisation du public aux dangers de la RAM, il est de la responsabilité de la communauté médicale, d’éduquer les patients sur la situation alarmante », a laissé entendre Pr Bamba. Elle a souligné qu’une étude a montré que 19% des infections fongiques dans certaines régions du monde sont résistantes aux antifongiques.
Pour le Pr Aya Nathalie Guessennd/Kouadio, au regard du coût élevé pour la santé individuelle et l’économie en général, la RAM est un risque critique si elle n’est pas traitée. Si les agents pathogènes de la RAM se propagent comme l’a fait la COVID-19, a-t-elle noté, nous serons confrontés à une autre crise de santé publique.
Pour une lutte efficace contre la RAM, Pr Sanata Bamba a confié que des initiatives sont prises à l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso afin de sensibiliser les jeunes étudiants à la résistance des antimicrobiens. Aussi, a-t-elle ajouté, des formations spécialisées sont tenues à l’endroit des spécialistes dans le but de leur donner des atouts pour un meilleur diagnostic des pathologies. Toutefois, elle appelle à un accompagnement de potentiels bailleurs. Pfizer à travers son responsable médicale de l’Afrique subsaharienne francophone, Dr Sylvie Kounde, a dit être engagés aux côtés des patients souffrant de maladies infectieuses. « Rien qu’en 2020, 28 millions de patients ont été traités avec un traitement anti-infectieux de Pfizer, un nombre en constante augmentation », a renchéri Dr Sylvie Kounde.
Joseph HARO