À la Cour pénale internationale, Charles Blé Goudé réclame plus de 800 000 euros de compensations pour les années passées à La Haye avant son acquittement. L’ex-ministre ivoirien, longtemps co-accusé avec Laurent Gbagbo de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis suite à l’élection de novembre 2010, a été définitivement acquitté en mars dernier. Dans une requête déposée jeudi sur le bureau des juges, il demande des réparations pour « erreur judiciaire grave et manifeste ».
Ce n’est pas la première fois qu’un acquitté réclame des compensations. Mais aucun n’a jusqu’ici réussi à prouver qu’ils avaient été victimes d’une « erreur judiciaire grave et manifeste ».
Charles Blé Goudé s’appuie, lui, sur l’acquittement prononcé en sa faveur et celle de Laurent Gbagbo. Les magistrats soulignaient alors « l’extrême faiblesse » de l’accusation et critiquaient ses méthodes. S’il parvient à convaincre, l’ex-chef des Jeunes patriotes demande 100 euros de compensation pour chacune des 1778 journées passées en prison. Et 100 euros pour chaque jour écoulé depuis sa libération le 1er février 2019. Car Charles Blé Goudé n’est toujours pas libre de rejoindre la Côte d’Ivoire, faute d’avoir obtenu l’aval du gouvernement ivoirien.
À cette somme, ses avocats ajoutent une compensation pour le préjudice personnel et professionnel. Ils soulignent notamment que ces années de prison ont entravé sa carrière politique. Au total, Charles Blé Goudé réclame donc 819 300 euros. Une somme dont il promet de léguer une partie aux victimes des violences post électorales de 2010-2011.
De son côté, Laurent Gbagbo ne souhaite pas enclencher une telle procédure. Dans son entourage, on indique que le préjudice subi est impossible à évaluer et que l’ex-président a tourné la page CPI.
RFI