La cérémonie de signature de l’arrêté portant application du décret relatif à la gestion du fret en provenance et à destination du Burkina Faso par le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) est intervenue le 9 octobre 2020, à Ouagadougou. C’est le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, Vincent Dabilgou qui a procédé à la signature de cet arrêté.
Le gouvernement a repris les choses en main dans la gestion du fret en provenance et à destination du Burkina Faso. C’est le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) qui assure désormais cette mission. La signature de l’arrêté portant application de ce décret a eu lieu le 9 octobre 2020, dans l’enceinte du ministère en charge des transports. Selon les explications données par le ministre Vincent Dabilgou, lorsque l’Organisation des transporteurs routiers du Burkina (OTRAF) a été créée, les transporteurs étaient rassemblés au sein d’une seule faîtière. Et à l’époque, a-t-il confié, feu El Hadj Oumarou Kanazoé qui dirigeait le CBC avait demandé que la gestion du fret soit confiée à l’OTRAF, qui était la faîtière unique. « Depuis quelques années, les organisations syndicales se sont multipliées pour varier entre 19 et 22. Le gouvernement a essayé de faire en sorte que l’on puisse avoir une faîtière unique d’autant plus que l’OTRAF ne l’est plus », a poursuivi le ministre Dabilgou.
Le ministre des transport, Vincent Dabilgou
procédant à la signature de l’arrêté
De son avis, étant donné que le secteur des transports dispose de deux faîtières, il n’est plus question de privilégier une faîtière au détriment de l’autre. C’est ce qui a justifié, a-t-il dit, le décret pris par le gouvernement. « C’est d’ailleurs le cas dans certains pays de la sous-région comme le Niger et le Mali », a déclaré le ministre en charge des transports. Cependant, cela n’a été pas du goût des transporteurs routiers. Le président de la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina Faso (FUTRB), Issoufou Maïga a dénoncé une ingérence de l’Etat dans leur secteur d’activité. « Nous ne sommes pas d’accord sur le fait que les transporteurs qui sont censés gérer leur fret se retrouvent exclus », a fulminé M. Maïga.
Le Président de la FUTRB, Issoufou Maïga dit ne pas
se reconnaître dans ce décret d’application
Pour lui, en reprenant les choses en main, l’Etat a fait bond de 50 ans en arrière. « Nous allons nous concerter pour prendre une décision mais d’emblée nous pouvons dire que la faîtière unique des transporteurs n’est pas concernée par ce décret », a menacé le président de la FUTRB. Qu’à cela ne tienne, Vincent Dabilgou a été clair : « Le Premier ministre a été clair en disant que si les transporteurs veulent gérer le fret, il ne devrait pas y avoir deux faîtières. Lorsqu’il y aura une seule faîtière, le gouvernement sera prêt à revisiter l’arrêté. S’il n’y a pas d’union, le gouvernement est dans son rôle de défendre tous les transporteurs sans distinction. Le mécontentement est lié au fait qu’on veuille instaurer la transparence dans la gestion du fret ». Pour lui, l’objectif est de faire en sorte que le petit, le moyen et le gros transporteur puissent avoir accès à la marchandise et la transporter dans de meilleures conditions. Pour sa part, le directeur général du CBC, Ervé Sébastien Ilboudo s’est dit déjà prêt à entamer les procédures pour une mise en œuvre de ce décret.
Michel BADO