Burkina Faso : à Ouagadougou, l’Opposition politique a marché pour réclamer plus de sécurité

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A l’appel de l’Opposition politique et d’Organisations de la société civile, plusieurs personnes sont sorties ce samedi 3 juillet 2021 pour dénoncer la recrudescence des attaques terroristes et exiger du gouvernement, des solutions idoines pour éviter le massacre des populations innocentes.

Une forte mobilisation pour une première sortie officielle de l’Opposition dans la rue pour dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire. C’est en résumé ce que l’on peut dire de la marche de protestation de ce 3 juillet 2021. Partis de la place de la Nation aux environs de 10h14, les marcheurs ont arpenté la rue passant devant la Cathédrale pour rallier l’avenue Kwamé N’Krumah, le Rond-point des Nations Unies pour rejoindre le point de départ vers 11h03.

Une marche qui a connu la participation de plusieurs figures de l’Opposition dont Eddie Komboïgo, Tahirou Barry, Kadré Désiré Ouédraogo, Me Gilbert Ouédraogo, Do Pascal Sessouma…

Pancartes en mains, sifflets dans la bouche, les manifestants scandaient des slogans tels : « Non à l’insécurité grandissante », « Non à l’abandon des populations », « Non aux attaques sans fin », « Y-a-t-il encore un président au Burkina Faso ? »,‘’Non au Sang versé’’, ‘’Libérez Diendéré’’, ‘’plus de 500 morts, trop c’est trop’’, ‘’Nous voulons plus de sécurité’’, ‘’Nous voulons la paix’’

Lors du meeting, plusieurs messages ont été adressés au gouvernement par le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), Eddie Komboïgo.

« Roch Marc Christian Kaboré a juré de défendre la vie de tous les Burkinabè et l’intégralité du territoire. Qu’a-t-il fait de ce serment ? Il faut des résultats, et pour cela, il faut s’entourer de personnes compétentes, or, le résultat est catastrophique », a lancé la foule Eddie Komboïgo. Pour lui, la mobilisation du jour prouve que leur lutte est juste. Aux Forces de défense et de sécurité, il a assuré qu’ils ont désormais des avocats, faisant allusion aux marcheurs.

« Plus de 1300 morts et 1,2 million de déplacés internes ont été enregistrés officiellement pendant le premier mandat. Il est à craindre que le second mandat ne soit pire que le premier car depuis le début de l’année, nous sommes à plus de 500 morts », a déclaré le CFOP. Et d’ajouter : « Sans paix, ni sécurité, tout espoir pour les déplacés internes de retrouver leurs villages, leurs domiciles et leurs champs, serait illusoire. Sans paix, ni sécurité, aucune amélioration des conditions des travailleurs ne serait possible ».

Présent à la marche, le journaliste Issaka Lingani, Directeur de publication de l’Opinion, a appelé à la libération de certains prisonniers comme Gilbert Diendéré.

« Aujourd’hui notre peuple est attaqué, nous sommes capables de libérer des djihadistes, nous sommes capables de libérer des prisonniers djihadistes pour permettre de libérer des citoyens. Je ne suis pas contre. Mais en même temps comment se fait-il qu’ils soient incapables de libérer des fils de ce pays qui sont aujourd’hui emprisonnés et qui sont prêts à apporter leur contribution, à donner leur vie pour cette nation. Je parle nommant des prisonniers comme Diendéré et aussi des militaires radiés. Il n’y a pas dans ce pays quelqu’un qui n’a pas fauté. Et les plus grands fautifs sont ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui », a-t-il plaidé.

A propos du réajustement du gouvernement qui a vu le départ du ministre de la défense et celui de la sécurité, Eddie Komboïgo a salué ce changement. « Avec la formation de ce nouveau gouvernement, le peuple burkinabè attend des résultats. Si rien n’est fait, si rien ne change, si les morts continuent de s’empiler dans les cimetières et les charniers, alors, la prochaine marche sera pour réclamer le départ du président du Faso purement et simplement », a prévenu Eddie Komboïgo.

L’opposition a également exigé des Assises nationales sur la sécurité. Une doléance qui doit être entendue par Kosyam, selon le CFOP. Eddie Komboïgo a affirmé la disposition de l’Opposition à prendre part à toutes discussion devant ramener la quiétude dans les zones en proie à l’insécurité.

Sosthène NIKIEMA

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