Les membres du Mouvement des transporteurs contre l’installation de la vie chère au Burkina (MTCIVC), ont organisé une conférence de presse ce mardi 1er juin 2021 à Ouagadougou, pour dénoncer l’installation de la société ‘’Afrique Pesage’’ au Burkina Faso.
Les stations de pesage sur les corridors de Dakola-Ouaga-Niangoloko sont fonctionnelles. Le lancement officiel de ces nouvelles infrastructures routières a eu lieu le 21 mai 2021 sur le site de Ouagadougou, situé dans la commune rurale de Tanghin-Dassouri.
Mais le choix de l’entreprise ‘’Afrique pesage’’ pour gérer la station de pesage n’est pas du goût du Mouvement des transporteurs contre l’installation de la vie chère au Burkina (MTCIVC). Ce 1er mai, les membres de cette l’ont fait savoir à la presse. Selon le porte-parole du mouvement, Lassané Dipama, l’Office national de sécurité routière (ONASER) a décidé de céder une partie de ses attributions à cette entreprise sans requérir l’avis des acteurs premiers que sont les transporteurs.
Pourtant, le jour du lancement, les transporteurs étaient représentés par le président de la Faîtière unique des transporteurs routiers (FUTRB), Issoufou Maïga. Le porte-parole du mouvement a laissé entendre que le président de la FUTRB ne travaille pas pour les transporteurs mais ses propres intérêts.
Lassané Dipama a affirmé qu’Afrique Pesage ne reconnait pas la bascule de la chambre de commerce du Burkina Faso prétextant qu’elle n’est pas conforme. « Par exemple, un camion qui quitte Bobo-Dioulasso ou Ouagadougou, qui pèse 40 tonnes au niveau de Bobo gare ou à Ouagarinter, arrivé au niveau de la bascule d’Afrique pesage, il y a un surplus de 9 tonnes qui est décelé sur le même camion. Mais personne ne peut contester car ils te diront d’aller te plaindre où tu veux », a expliqué le porte-parole du mouvement.
A l’entendre, l’Europe s’est débarrassée de ses anciens conteneurs de 40 pieds pour servir à l’Afrique des conteneurs de 45 pieds dans le seul but d’augmenter leurs profits. Cette nouvelle configuration de conteneurs implique la modification des plateaux des camions burkinabè pour supporter la longueur et la largeur des nouveaux conteneurs, a dit M. Dipama. Pourtant, a-t-il confié, les autres pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Mali se sont conformés, sauf le Burkina Faso.
« C’est un problème qui va entrainer la vie chère au Burkina Faso. Imaginez-vous le prix du sac de riz qui était à 17.500 F CFA, avec ces mesures, le prix ira au-delà de 23.000 F CFA. Le bidon d’huile qui coûtait 17.500 F CFA, connaitra également une augmentation avec ces mesures. Il coûtera désormais 29.000 F CFA », indique Lassané Dipama.
Toutefois, il a souhaité que les cartes grises de leurs camions soient aussi homologuées par le Centre de Contrôle de Véhicules automobiles (CCVA). Puisque de ses confidences, le CCVA ne reconnait pas les camions modifiés pour le transport des conteneurs de 45 pieds. Alors que, selon ses termes, la longueur et la largeur des conteneurs ont été modifiées depuis l’Europe d’où la modification de leurs camions que le CCVA refuse de prendre en compte.
« Nous exigeons une bascule uniforme entre celle de la Chambre de commerce burkinabè et celle de la firme étrangère Afrique Pesage. 46 camions de poids jugés conformes par la bascule de la Chambre de commerce burkinabè ont été mis en immobilité pendant près de 4 à 5 jours par la balance d’Afrique Pesage pour surcharge. Après une dénonciation suivie d’une constatation, 41 des 46 camions ont été libérés des mains d’Afrique Pesage qui a reconnu la défaillance de leur bascule », a argué l’animateur principal de la conférence de presse.
Les conférenciers ont fait savoir que si rien n’est fait pour retirer la gestion de la station de pesage des mains d’Afrique pesage, ils se réservent le droit d’initier des manifestations qui pourraient détériorer le climat social.
Sosthène NIKIEMA
