La cérémonie officielle de port des costumes endogènes d’audience des acteurs judiciaires a eu lieu ce lundi 18 novembre 2024 à Ouagadougou au sein du Tribunal de Grande Instance Ouaga I. Cet évènement était placé sous le haut patronage du Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla.
Adoptés en Conseil des ministres en sa séance du 23 octobre 2024, les décrets portant définition et caractéristiques du port de costumes d’audience des magistrats et du personnel du corps des greffiers (les secrétaires de greffes et parquets, les greffiers, les greffiers en chef) est une réalité. Désormais, lors des audiences, les acteurs judiciaires porteront des toges en Faso Dan Fani ‘’made in Burkina Faso’’. Au cours de la cérémonie, quatre spécimens ont été présentés à l’assistance.
Le ministre en charge de la justice, Me Edasso Rodrigue Bayala
Le ministre en charge de la justice, Me Edasso Rodrigue Bayala, livrant le discours du chef de gouvernent, a rappelé que la matérialisation du nouveau costume des acteurs judiciaires en Faso Dan Fani vise à promouvoir l’identité culturelle et à redynamiser l’économie nationale burkinabè. « Notre coton transformé sur place va créer une plus-value, nos tisseuses auront davantage de la matière, nos couturières et couturiers pourront augmenter leurs chiffres d’affaires participant ainsi à la création de la richesse nationale sans laquelle, il n’y a pas de développement possible », a-t-il indiqué.
De ce fait, il a estimé que le retour aux valeurs endogènes est un rappel de patriotisme, d’intégrité faisant parti des valeurs morales burkinabè. Et de renchérir : « Chaque fois que le magistrat, le juge portera cette toge, il doit se rappeler que la justice qu’il va rendre, il la rend au nom du peuple burkinabè ».
En plus de la qualité et de l’authenticité de la nouvelle toge d’audience, Me Edasso Rodriuqe Bayala a confié qu’elle est à un prix très abordable comparativement à celle de l’ère coloniale. « Le nouveau costume d’audience en Faso Dan Fani est obtenu à un prix cinq fois moins cher que celui importé à coût de millions. On peut l’acquérir à 150 000 F CFA pourtant, la toge importée commence à partir de 900 000 F CFA ; sans compter qu’il y a des toges allant de 2 000 000 à 3 000 000 F CFA », a soutenu le ministre de la justice.
C’est pourquoi, il s’est réjoui de l’arrivée de la toge, une première dans l’histoire du Burkina Faso et qui restera gravée dans les annales. Par ailleurs, il a invité les autres acteurs notamment les huissiers de justices, les avocats, les notaires à suivre l’exemple des magistrats et personnels du corps des greffiers.
Le président du Tribunal de Grande Instance Ouaga I, Abass Nombré a exprimé sa gratitude quant au choix porté sur sa juridiction pour abriter ladite cérémonie et a saisi l’occasion pour féliciter tous les acteurs qui ont participé à la conception de la toge, selon lui, symbole d’un retour aux sources et du consommons local qui met en avant l’expertise nationale.
Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO