Financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), le projet de gestion participative des ressources naturelles et de développement rural du Nord, Centre-Nord et Est « projet Neer-Tamba » en partenariat avec le Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion du genre (RJCPG) a organisé une caravane de presse du 1er au 4 mars 2022 dans la province du Sanmatenga et du Passoré. Il s’est agi pour la dizaine de journalistes de constater de visu les activités réalisées par le projet sur le terrain.
Le projet de gestion participative, des ressources naturelles et de développement rural du Nord, Centre-Nord et Est « projet Neer-Tamba » conçu en cohérence avec les grandes orientations de développement décrites dans les différents documents de politique nationale est un instrument d’accompagnement du Programme National du secteur rural (PNSR) avec un volet qui met l’accent met l’accent sur la promotion du genre, un objectif qui est en droite ligne avec la vision du Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion du genre (RJCPG) sur la promotion du genre. C’est ainsi qu’une caravane a été initié à l’endroit des membres du réseau pour constater les réalisations du projet.
C’est aux environs de 9h30 que les caravaniers issus des différents organes de presse de Ouagadougou sont arrivés dans commune de Korsimoro avant de se diriger dans la localité de Ouedsé et de Tamiougou pour constater les réalisations du projet « Neer-Tamba ». Pour ce faire, dans la matinée du 2 mars, une visite guidée de la production oignon a été faite d’abord puis de celle de la production de volaille avec l’accompagnement des personnes ressources.
Mahamoudou Bangré, Président de la coopérative Neb-nooma, a fait savoir que la coopérative a été mise en place dans le but d’aider les femmes afin qu’elles puissent subvenir à leurs besoins et surtout épauler les hommes dans les charges familiales car les hommes font face à divers problèmes. « Notre groupement existe depuis 9 ans et cela fait 5 ans que nous travaillons avec Neer-Tamba. Nous sommes au total 15 membres soit 11 femmes et 4 hommes dont l’âge varie entre 25 à 60 ans », a-t-il confié.
Selon Mahamoudou Bangré, la coopérative a reçu un financement d’environ 1 750 000 F CFA de la part du projet. Par ailleurs, il a signifié qu’avant le projet Neer-Tamba, ils ont commencé avec une superficie de 1.5 hectare mais actuellement avec le micro-projet, ils sont à une superficie de 3 hectares avec une production annuelle de 300 sacs dans l’année estimée à 120 tonnes avec un chiffre d’affaire de 6 000 000 F CFA. Le président de la coopérative a exprimé sa gratitude au projet Neer-Tamba pour leur accompagnement et a saisi l’occasion pour exprimer une doléance qui est l’obtention d’une conserverie d’oignon en cas de mévente.
Quant à Rasmata Mando, membre de la coopérative, elle a traduit sa satisfaction à l’endroit du projet car il lui a été bénéfique sur plusieurs plans. Grâce au projet, dit-elle, elle a bénéficié de formation, du matériel et de financement. « Nous arrivons à subvenir à nos besoins sans tendre la main à nos maris, nous arrivons à payer les frais de scolarité de nos enfants. Nous sommes contentes de l’accompagnement du projet Neer-Tamba car tout ce que je suis en train de dire et faire ici c’est grâce à leur accompagnement », a-t-elle dit.
« Nous avons bénéficié de parcelle de 60 mètres de superficie chacune pour la production d’oignon. Si la production est bonne, nous pouvons avoir 150 000 f CFA », a-t-elle confié. Et d’ajouter : « Nous sollicitons plus d’accompagnement, vous-même vous avez constaté lors de la visite, les animaux détruisent nos productions, donc nous avons besoin de grillage et nous sollicitons des motopompes car celles dont nous disposons après deux ans d’utilisation tombent en panne ».
Le deuxième promoteur Bassirou Bismoiga, résidant dans la localité Tamiougou s’est réjoui de l’appui financier du projet Neer-Tamba parce qu’il a pu réaliser beaucoup de choses. Aussi, il a rappelé les conditions dans lesquelles il a été retenu pour le micro-projet. « J’ai appris que le projet Neer-Tamba faisait un appel à projet. J’ai postulé et j’ai eu la chance d’être retenu. J’ai reçu un financement à hauteur de 900 000 F CFA pour continuer mon travail », a-t-il signifié.
Bassirou Bismoiga a expliqué qu’avant le financement, il a commencé l’élevage de la volaille locale avec ses propres fonds avec 60 à 100 sujets mais après avoir reçu l’accompagnement financier, il a augmenté le nombre de ses sujets soit 800 sujets pour la production de poulets améliorés et 700 pour la production de poules pondeuses avec un chiffre d’affaire moyen en 2021 de 13 000 000 F CFA. Il a confié avoir à son actif deux employés permanents.
Cet aviculteur n’a pas manqué de soulever quelques difficultés liées à l’approvisionnement en poussins d’un jour, le coût élevé des intrants qui sont sur le marché, l’absence de couveuses pour la production de poussins. Cependant il a confié faire face à ces difficultés afin de mettre en place une unité de production de d’aliment volaille, acquérir une couveuse et un véhicule fourgonnette pour faciliter le transport de ses produits.
Lors des échanges avec Drissa Traoré, Secrétaire général de la Chambre régionale de l’agriculture du Centre-Nord, il a indiqué que pour la sélection des bénéficiaires, il y a une procédure à suivre. D’abord un appel à projet a été lancé et des demandes ont été adressées au comité provinciale de sélection. Et ce comité provincial de sélection a été chargé d’examiner les dossiers et faire une sélection. Après sélection du dossier, il est soumis au comité d’appui de projet et une fois que le projet est jugé valable, il est financé. La visite a concerné deux promoteurs dont l’un a bénéficié du financement pour améliorer sa production d’oignon et le second pour l’amélioration de la production de volaille locales. Pour le second, il a évolué et intégré la volaille de race améliorée. Pour ces deux promoteurs, il faut retenir que c’est une amorce de pérennisation des actions du projet d’autant plus que ces projets ont été financés depuis plus de 5 ans aujourd’hui. « Je pense qu’il il y a des motifs de satisfaction qu’il a eu des extensions de poulaillers et les producteurs ont commencé avec 1.5ha aujourd’hui, ils sont à 3 trois hectares », a expliqué M. Traoré.
Selon la responsable de la cellule agricole au sein du projet, Chantal Siénou/Lompo, le financement des microprojets s’inscrit en droite ligne avec l’objectif global du projet qui est d’améliorer les conditions de vie des populations rurales surtout les plus vulnérables. « Nous nous sommes rendus compte que le financement des microprojets s’adressait beaucoup plus à des populations cibles vulnérables et ciblait beaucoup plus des femmes et des jeunes et donc à travers le financement, l’objectif visé est l’amélioration des conditions de vie et de leurs revenus » a-t-elle souligné. Et de poursuivre : « Nous avons réalisé des enquêtes d’effets qui ont montré que le financement des micro-projets a été bénéfique pour les promoteurs ». En tant qu’acteur de mise en œuvre, elle éprouve une satisfaction globale car le retour sur investissement des bénéficiaires montre qu’il y a eu satisfaction globale du projet aussi bien au niveau des producteurs que du ministère de tutelle.
Pour rappel, la RJCPG et le projet Neer-Tamba ont signé en 2020 une convention qui permet au réseau de mettre en lumière les activités du partenaire. Un partenaire qui se charge d’accompagner le Réseau des journalistes afin qu’ils puissent ensemble atteindre leurs objectifs.
Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO