Procès Thomas Sankara et douze autres : Dr Bognessan Arsène Yé donne sa version des faits

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Arsène B. Yé a remplacé le Pr Étienne Traoré, en tant que témoin pour son témoignage, ce jeudi 18 novembre 2021.

Faut-il le rappeler, le Dr Arsène B. Yé est médecin militaire, député à l’Assemblée nationale. Au moment des faits, il était le directeur central des services de santé des forces armées.

Au cours de son témoignage, il déclare que le 15 octobre 1987, il était dans son bureau en tenue de sport. Autour de 16h, il reçoit un appelle lui disant qu’il y avait des tirs au sein du conseil de l’Entente. Il se serait rendu à son domicile pour mettre sa tenue militaire, enfourcha son arme avant de rejoindre le camp Guillaume.

« J’ai demandé à ce qu’on réunisse tous les médecins militaires en cas de besoin. On a attendu toute la nuit. Personne ne nous a fait appel. Le lendemain, c’est-à-dire, le 16 octobre, je me suis rendu au conseil de l’Entente, on m’a conduit dans une salle où se trouvait Boukari Jean Baptiste Lingani et Henri Zongo. J’ai demandé où etait Thomas Sankara ? Le Commandant Lingani a jeté un œil sur une photo de Thomas Sankara accrochée au mur et m’a dit…le pauvre », relate-t-il.

C’est en ce moment qu’il aurait compris que le père de la révolution était mort. Quelques instants après, Blaise Compaoré est entré dans la salle et lui aurait dit que c’était une arrestation qui aurait mal tourné.

« Je tiens à faire une précision. J’étais très proche de Thomas Sankara, j’étais même son médecin personnel. Si quelqu’un, membre du CNR, dit qu’il ne savait pas qu’il y avait des tensions entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara, il ne dit pas la vérité »

De son témoignage, cette tension, lui à son niveau, il a essayé, autant qu’il pouvait, à la ressoudre. A cet effet, il confie les avoir rencontrés individuellement pour en parler. Chacun d’eux, l’aurait rassuré qu’il n’en était rien.

Le président du Tribunal a saisi la balle au rebond pour lui rappeler une déclaration du colonel à la retraite, Pierre Ouédraogo, alors secrétaire général du Comité de défense de la révolution (CDR).

« Le colonel Pierre Ouédraogo a dit lors de son témoignage, que c’est toi (Arsène B. Yé), alors qu’il venait pour rencontrer Blaise Compaoré au conseil de l’Entente, qui lui aurait dit qu’il ne pourrait pas le voir et ajouté qu’il (Pierre Ouédraogo) ne pourrait pas non plus rejoindre son domicile. Et c’était le début de sa détention. »

A cela, l’ancien président de l’Assemblée nationale répond que ce n’était pas lui et qu’il n’avait rien à avoir avec l’arrestation de Pierre Ouédraogo. »Peut-être qu’il a raison, à moins que ma mémoire me joue des tours, je rassure que ce n’était pas moi », ajoute-t-il.

Timothée HIEN

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