La Société de Cardiologie du Burkina (SOCARB) a organisé la cérémonie de lancement officielle de la Journée mondiale du cœur, le 28 septembre 2020, à la Maison du Peuple à Ouagadougou, sous le thème : « Utilise ton cœur pour sauver ton cœur ».
Chaque année, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) commémore la journée de prévention des maladies cardiovasculaires chaque 29 septembre. S’inscrivant dans cette dynamique, la Société de cardiologie du Burkina (SOCARB) a initié 72h d’activités au nombre desquelles l’animation d’émissions radiophoniques et télévisuelles, d’une conférence de presse, l’animation de stands et l’organisation de webinaires. L’objectif selon les organisateurs est d’informer les populations des facteurs de risques cardio-vasculaires, sur la prévalence de l’hypertension artérielle et ses complications, sensibiliser les populations à l’importance des mesures de prévention des maladies cardiovasculaires. Il s’agit également selon les explications du Secrétaire général de la SOCARB, le Pr Nobila Valentin Yaméogo, de faire un plaidoyer auprès des décideurs politiques pour le renforcement de la lutte contre les maladies non transmissibles notamment les maladies cardiovasculaires.
La raison, a confié Pr Yaméogo, 17,9 millions de décès sont dus aux maladies cardiovasculaires dans le monde. Pourtant, a déclaré le SG de la SOCARB, le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose combinés, tuent 3 millions de personnes par an. Au Burkina Faso, 1,5 millions de personnes sont atteintes ou sujettes à ces cardiopathies, foi du Pr Nobila Valentin Yaméogo. « Au Burkina Faso, les affections cardiovasculaires sont très fréquentes et constituent une des trois premières causes d’évacuation sanitaire », a-t-il dit. C’est pourquoi, il a souhaité un regard et une attention des autorités et des populations sur ces pathologies. A ce propos, il a exhorté les populations à adopter certains gestes qui sauvent. Il s’agit de mesurer régulièrement sa pression artérielle, dépister le diabète ou une dyslipidémie, se faire accompagner pour l’arrêt du tabac, contrôler la prise de poids, avoir une activité physique régulière et une alimentation équilibrée et savoir pratiquer le massage cardiaque.
Ces gestes qui sauvent doivent être adoptés par les populations, a insisté la représentante de l’OMS, Dr Marie Chantal Kambiré. Elle a souligné que si les tendances de la mortalité due aux maladies cardiovasculaires ne sont pas traitées de toute urgence, elle devrait atteindre 22,2 millions d’ici à 2030 dans les pays à revenus moyens et faibles. « Dans le monde, plus d’un milliard de personnes souffrent d’hypertension artérielle. Les maladies cardiovasculaires contribuent également à plus de 75% de la mortalité prématurée due aux maladies non transmissibles ; ce qui a un impact à la fois sanitaire, social et économique », a affirmé Dr Kambiré.
A l’entendre, les pertes économiques dues aux maladies cardiovasculaires et à l’hypertension artérielle sont énormes et constituent une menace mondiale à la santé. « L’insuffisance de sensibilisation et de lutte contre les facteurs de risque tels le tabagisme, la consommation abusive de l’alcool, l’inactivité physique, le diabète et l’hypertension artérielle ainsi que les retards dans la prévention secondaire restent une préoccupation majeure et urgente à adresser par tous », a déclaré la représentante de l’OMS. Elle a donc félicité les organisateurs de la journée mondiale du cœur qui contribue à renforcer les connaissances et pratiques des populations sur les facteurs de risques cardiovasculaire.
Embouchant la même trompette, le représentant du ministre de la santé, Dr Isaïe Méda a encouragé l’ensemble des acteurs qui sensibilisent les populations. Il a rappelé les actions entreprises par son département pour lutter contre les maladies non transmissibles. Dr Méda a surtout appelé les populations au respect des conseils prodigués par les spécialistes du cœur afin de prévenir les maladies cardiovasculaires.
La Société de cardiologie du Burkina (SOCARB) a été créée en décembre 2000 et regroupe 87 cardiologues, présidée par le Pr agrégé Ali Niakara.
Michel BADO
