La Coalition syndicale de lutte contre la baisse du pouvoir d’achat et pour les libertés a organisé un meeting à la bourse du travail de Ouagadougou, le 17 novembre 2020. Ce fut l’occasion pour elle de lancer un appel à l’unité de ses membres pour la prise en compte de leurs préoccupations.
La Coalition syndicale de lutte contre la baisse du pouvoir d’achat et pour les libertés est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle a qualifié de « propagande incessante orchestrée par le régime en place et ses sbires » contre les travailleurs du public en invitant ses membres à l’union. L’appel a eu lieu au cours d’un meeting organisé le 17 novembre 2020 à la bourse du travail de Ouagadougou. A entendre le Secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié, le gouvernement depuis un certain temps s’illustre par des repressions mettant ainsi en cause les libertés démocratiques et syndicales.
Pour lui, la tentative de remise en cause de la loi 081 portant statut général de la Fonction publique, les sit-in taxés d’illégaux, l’initiation des projets et propositions de loi visant à restreindre le droit de grève, la révision du Code pénal qui restreint la liberté de presse et limite le droit à l’information des citoyens, la révocation des trois délégués des finances et des agents en poste dans les ambassades, l’interdiction de la marche du 17 mars 2020 sous prétexte de l’apparition de la COVID qui était à 2 cas annoncés entre autres s’inscrivent dans cette option de répression.
Bassolma Bazié appelle ses militants et l’ensemble des travailleurs du parapublic, du privé et du public à renforcer la mobilisation et l’unité d’action à la base dans tous les secteurs d’activités en se départissant de tout acte de sectarisme et à contribuer à la création et au renforcement des cadres unitaires ; gage d’une meilleure prise en charge des préoccupations du peuple et partant des travailleurs. « La coalition lance un appel solennel à l’ensemble des acteurs du monde syndical, au-delà des différences de lignes et d’analyse des questions, à une large unité pour une prise en charge conséquente des préoccupations des travailleurs et des populations », a dit Bassolma Bazié.
Se prononçant sur les élections à venir, le SG de la CGT-B a indiqué qu’au regard des enjeux politiques actuels, les travailleurs doivent se convaincre qu’ils ne peuvent rien attendre de ces élections et par conséquent, ils doivent demeurer lucides quant à l’analyse de leur situation et des mesures à prendre pour défendre leurs acquis et améliorer leurs conditions de vie et de travail. Dans le fond, il n’y aura pas de rupture fondamentale avec le système néolibéral en place, foi de M. Bazié. A l’écouter, l’organisation des élections ne saurait constituer la panacée aux graves problèmes qui se posent dans un pays sous domination néocoloniale comme le Burkina Faso. Pour ce qui est des actes de corruption qui sont parfois dénoncés, Bassolma Bazié accuse le gouvernement de faire la promotion de ces actes et ceux qui les commettent.
Quant à la question de la trêve sociale, le « général » a dénoncé le manque de volonté du gouvernement à mener un véritable dialogue avec l’Unité d’action syndicale (UAS). « Malgré les interpellations de l’UAS par des écrits adressés au Premier ministre, la rencontre Gouvernement/Syndicat ne s’est toujours pas tenue. De plus, les contre-vérités du ministre de la Fonction publique sur la participation de l’UAS à l’élaboration des textes d’application de la loi 081 sont des faits qui montrent le mépris du gouvernement », a-t-il dénoncé.
Clotilde BICABA