La campagne pour le double scrutin du 22 novembre prochain bat son plein depuis le 31 octobre. Chaque parti veut convaincre l’électorat par son programme de société. Dans les rues de Ouagadougou ce 8 novembre 2020, nous avons recueilli les avis des Ouagalais sur la campagne en cours.
Lacina Ouédraogo, communicateur-réalisateur
« Il faudra redoubler d’efforts car l’insécurité freine le développement »
Quand nous sommes dans un Etat démocratique, il faut bien organiser des élections. C’est une bonne chose que les élections aient lieu à bonne date. Personnellement, hors mis les meetings, je ne sens pas trop la campagne, dans la mesure où il y a certaines choses qui ont été bannies de la campagne à savoir les tee-shirts, les casquettes… Dans le passé, avec les gadgets, on voyait les gens parader avec ça et cela donnait du piment à la campagne maintenant ces choses ont été supprimées. Quoi qu’on dise les gadgets étaient sources de motivation pour certains. En tant que bon citoyen, je compte voter parce qu’en votant, je participe à la promotion de la démocratie, et à travers le vote tu dessines l’avenir de ton pays. Je déplore le fait que les programmes ne soient pas très bien diffusés pour permettre aux gens de s’en procurer. Certains pouvaient faire une insertion dans les journaux. Mes attentes vis-à-vis du président qui sera élu le 22 novembre sont : premièrement, le Burkina est confronté à l’insécurité grandissante j’attends qu’il trouve une solution quoiqu’il est difficile à résoudre. Le pouvoir en place a fait des efforts mais il faudra redoubler d’efforts car l’insécurité freine le développement dans certaines zones.
Ilboudo Aminata dit Pagnaaba, commerçante au marché du château à Tampouy
« Je n’ai pas affaire aux politiciens »
Moi particulièrement je ne parle pas de vote cette année et je n’ai pas affaire aux politiciens. Ces politiciens nous ont trop bernés. Je ne suis plus dans une histoire de vote. Quelqu’un qui a faim ne parle pas de vote. C’est quand les scrutins s’approchent qu’ils savent que nous existons. Après les scrutins quand ils sont élus, ils disparaissent et nous oublient. Ces entre eux que les récompenses se font. Ils ne se préoccupent pas de nous qui vivons dans les zones non loties. Nos maisons tombent, nous n’avons pas de routes. J’ai commencé à voter depuis longtemps. C’est parce qu’il n’y a pas de changement que je ne m’intéresse plus à ça. Je n’irai plus perdre mon temps pour m’aligner soit disant que c’est moi je veux voter. Avec ce temps je peux vendre plusieurs articles.
Mais je prie Dieu pour que le candidat qui sera élu puisse être en mesure d’apporter la sécurité, la paix et la stabilité du pays. Et je souhaite que le candidat prenne en compte les aspirations du peuple.
Inoussa Ouédraogo, étudiant en master à l’ENAREF
« Le nouveau président doit prendre à bras le corps la question sécuritaire »
Les élections c’est concrétiser la démocratie. Après chaque cinq ans, il faut élire un nouveau président. Je pense que ces élections seront apaisées compte tenu du climat dans lequel se déroule la campagne. En campagne, les attaques verbales sont de bonne guerre. C’est tout à fait normal de critiquer le programme de l’autre. J’ai ma carte d’électeur, le vote est un droit pour tout citoyen, étant un citoyen je compte accomplir mon droit. En votant, j’aspire à un changement et je ne voudrais pas que quelqu’un choisisse un président à ma place et je veux être acteur de ce choix.
Les candidats ont de bons projets, ce qui retient mon attention c’est la situation sécuritaire. C’est un programme qui réconforte mes attentes. Après cela, je vois la réforme de l’administration proposée par les candidats parce qu’il y a trop de laisser aller dans notre administration, la lenteur administrative… Je crois que tous les candidats sont presque que pareils. Il n’y a pas de candidat qui sort de l’ordinaire. Nous les connaissons tous.
Le nouveau président doit prendre à bras le corps la question sécuritaire. Nous ne voulons plus qu’on vienne nous redire que l’on a été élu et à peine quelques jours, l’on nous attaque et on sort dire que nous ne sommes pas suffisamment préparés. Plus jamais ça. Aussi, le nouvel élu doit travailler à diminuer ou faire disparaitre la corruption car elle met en retard notre administration.
Ousséni Ouédraogo commerçant au marché de Toécin-Yaar
« Nous sommes fatigués de fausses promesses des politiciens »
Avec les votent qui arrivent, nous voulons le changement pour que le pays puisse fonctionner normalement. Et nous prions Dieu pour que tout se déroule bien le 22 novembre 2020. Pour ma part, la campagne se passe bien et on prie toujours pour que ces élections se tiennent. Je vote pour un changement véritable, pour que le pays fonctionne bien car la population souffre beaucoup. Parmi les 13 candidats, nous voulons juste une personne capable de bien gouverner le pays. Moi je suis militant d’un parti, donc si mon candidat est élu je souhaite qu’il accomplisse ses promesses car nous sommes fatigués de fausses promesses des politiciens.
Alain Badolo, parkeur au marché de Toécin-Yaar
« Les premiers responsables des partis politiques s’impliquent dans la sensibilisation des militants »
Avec les élections qui arrivent, nous prions Dieu qu’ils aient l’entente entre les différents candidats et les électeurs. Cette entente nous permettra de procéder au choix de notre futur président. Pour des campagnes apaisées, il faut que les premiers responsables des partis politiques s’impliquent dans la sensibilisation des militants. Ils doivent donner de bons exemple et prôner la paix. Car nous les militants et sympathisants nous suivons et faisons ce que les premiers responsables nous disent. En général, je trouve que les projets des candidats sont bien mais au Burkina Faso, les gens ont peur des promesses des politiciens. L’on espère que cette année, les politiciens respecteront leurs engagements envers la population. Je voterai car je suis en âge de voter. Pour le développement de son pays tout citoyen est appelé à accomplir son droit de vote et j’aime mon pays. Le candidat qui sera élu au soir du 22 novembre, je souhaite qu’il se penche sur la question sécuritaire du pays, il doit faire en sorte que les déplacés regagnent leurs zones de départ. Et revoir l’employabilité des jeunes car les jeunes souffrent beaucoup.
Propos recueillis par Kiswendsida Myriam Ouédraogo