Crise dans le secteur de l’éducation nationale : le NTD appelle à l’apaisement et à un sursaut patriotique

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Dans cette déclaration relative à la situation dans l’éducation nationale parvenue à la Rédaction de Directinfo Burkina, par la voix de son président, Vincent Dabilgou, le Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD) demande aux différents acteurs du secteur de privilégier les voies du dialogue et de la concertation pour sortir de la crise.

 

« L’avènement au pouvoir du Président Roch Marc Christian KABORE a permis de construire un Burkina nouveau fondé sur des valeurs de démocratie, de justice sociale et de liberté d’opinion. L’Etat de droit s’est renforcé permettant ainsi à chaque citoyen de faire des propositions, de donner son opinion sur les questions d’intérêt national. Si la démocratie par principe et par essence autorise le débat contradictoire, il faut par moments et à certaines étapes de la contradiction savoir se focaliser sur l’essentiel en ayant à l’esprit l’intérêt supérieur de la nation.

C’est dans cet esprit que le Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD), au regard de la crise qui secoue le système éducatif burkinabè, l’ébullition du climat social, la radicalisation des positions des uns et des autres sur l’échiquier national, estime qu’il est temps que tous les protagonistes de la crise se focalisent sur l’essentiel en privilégiant des solutions concertées, consensuelles, pérennes et durables.

Dire que l’école burkinabè est en crise n’est un secret pour personne. En effet, la prolifération anarchique des établissements privés, la fixation des coûts de scolarité sans référentiels, l’indiscipline caractérisée dans les établissements, l’absentéisme chronique de certains enseignants et personnel administratif, le non achèvement des programmes scolaires, le taux très élevé des redoublements, des abandons et des échecs, les retards et les chevauchements des années académiques, la massification des effectifs et l’inadaptation des curricula sont autant de preuves qui permettent d’apprécier la profondeur de cette crise. Ce tableau apocalyptique hérité de plusieurs années d’inertie, de tergiversation et de louvoiement, recommande des réformes sérieuses et en profondeur de notre système éducatif au regard de la place centrale que l’éducation joue dans le développement et dans l’avenir d’un pays.

Les réformes jusqu’alors timides et superficielles, notamment celles de 1961-1974 (l’éducation rurale), de 1979-1984 (la réforme DAMIBA), de 1984-1986 (la réforme dite Philippe SOME) et celle de 2007, n’ont véritablement pas pu sortir notre système éducatif de son caractère aliénant, onéreux, peu accessible, peu rentable, peu fonctionnelle, peu performante et peu adapté. Amadé BADINI l’a d’ailleurs confirmé quand il écrivit : « L’école s’était révélée improductive, aliénante, inadaptée, produisant des hommes qui, au contraire, trouvaient du mal à s’insérer dans une société qui semble ne plus les reconnaître, ni se reconnaître en eux ».

Dans ce sens, Joseph KI-ZERBO, père du développement endogène, appelait de tous ses vœux à des réformes courageuses quand il toisait, sans complaisance, le système éducatif en ces termes : « inadapté et élitiste le système éducatif africain d’aujourd’hui alimente la crise en produisant des inadaptés économiques et sociaux et en dédaignant des pans entiers de la population active ».

Réformer le système éducatif actuel, plus qu’une recommandation, est donc une nécessité qui explique à souhait la position et l’engagement du gouvernement. Cependant, en s’inspirant des expériences du passé avec les réformes suscitées, le NTD soutient le Forum national de l’éducation et plaide pour une réforme globale qui intègre tous les ordres du système éducatif, c’est-à-dire du préscolaire au supérieur.

Le Forum doit, de ce fait, impliquer tous les acteurs pour une réflexion globale et globalisante afin d’éviter de produire une réforme sectaire et sectorielle qui n’aboutira qu’aux mêmes goulots d’étranglement du passé, malgré les sommes faramineuses englouties et les débauches d’énergie fournies.

Cet esprit doit également prévaloir dans le projet de réforme du Baccalauréat qui agite en ce moment le front social et la scène politique nationale. Le NTD, fidèle à sa position et convaincu de la pertinence de la concertation et du dialogue appelle à l’apaisement et au dépassement de soi.

Beaucoup d’efforts ont été fait par le gouvernement dans le sens de la sensibilisation et de la communication, cependant le NTD l’invite à poursuivre le dialogue, l’écoute, la concertation comme l’a toujours préconisé le Président du Faso. Cette posture conciliante et participative qui a toujours caractérisé la gouvernance actuelle doit se poursuivre au regard de la sociologie et de la mentalité du Burkinabè.

En effet, sédentaire par nature, le Burkinabè s’attache à son passé et s’ouvre difficilement au changement. L’aventure est source d’angoisse pour lui et la nouveauté le conquiert difficilement. Dans un tel état d’esprit, toute réforme aussi pertinente soit-elle, a besoin du temps pour être comprise et acceptée. La peur de l’inconnu est donc légitime. La patience et la concertation finiront par convaincre les plus sceptiques.

La communication permettra d’éclaircir davantage les différents acteurs principalement les élèves, les parents d’élèves et les enseignants qui s’interrogent légitiment sur la plus-value de la réforme, les conditions d’accès aux universités publiques du Burkina et du monde après cette réforme, la garantie sur la conservation de la bonne image que jouit le Bac burkinabè à l’extérieur, etc. Toutes ces questions méritent d’être élucidées dans un esprit participatif et consensuel.

S’adressant aux différentes structures syndicales de l’éducation, le NTD les invite à l’apaisement et à un sursaut patriotique. Au regard des enjeux, les positions corporatistes et doctrinales doivent être dépassées pour privilégier l’unité nationale et l’avenir du pays.

S’agissant des élève et étudiants, le NTD, tout en reconnaissant, leur droit à manifester au nom de l’Etat de droit, condamne avec vigueur les méthodes de lutte engagées qui n’honorent ni les corporations ni les élèves. La violence, la destruction de biens ne peuvent constituer des méthodes de lutte dans un Etat de droit. Ce comportement est aux antipodes de l’éducation et s’éloigne à des années lumières des valeurs qui nous ont été léguées par nos pères. Les humiliations du personnel enseignant et administratif, leur séquestration et la destruction de leurs biens déshonorent le Burkina et ternissent l’image de l’élève burkinabè. Le NTD les invite à aller vers l’information juste et à privilégier le dialogue et la concertation dans leurs revendications.

Dans un contexte sécuritaire difficile où le combat au quotidien est le maintien des frontières du Burkina telles que léguées par nos pères fondateurs, le pays a besoin de toutes ses filles et fils unis, solidaires et engagés pour la cause nationale.
Souvenons-nous que le Burkina vient de loin !

Souvenons-nous qu’en 1919 le Burkina est né dans la douleur puisque marginalisé et enclavé !

Souvenons-nous que la reconstitution de Burkina Faso dans ses frontières actuelles en 1947 après sa suppression et son écartèlement en 1932 a été le fruit d’une lutte solidaire de toutes ses filles et fils.

Rappelons-nous afin que le Burkina Faso n’a jamais courbé l’échine face à aucun de ses adversaires. Cela a toujours été possible grâce à notre solidarité et à notre union.

Ne l’oublions jamais !

Puisse Dieu bénir le Burkina Faso et garder toutes ses filles et fils unis !

Le Président

VINCENT T. DABILGOU

Commandeur de l’ordre de l’étalon »

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