Incidents mortels, mardi 8 février, dans le parc transfrontalier W, partagé entre le Niger, le Bénin et le Burkina Faso, attribués aux groupes armés terroristes. Sept personnes au moins ont été tuées : cinq rangers, un formateur français en mission auprès des gardes, et un soldat béninois. C’est le plus lourd bilan depuis que le Bénin a commencé à faire face aux attaques des groupes terroristes.
Au moins « six morts » et « une dizaine de blessés », selon un communiqué d’African Parks publié mercredi 9 février au soir. Dans le détail, cinq rangers et un soldat des forces armées béninoises sont morts – un bilan provisoire, précise le même communiqué. La mort d’un formateur français en mission a été annoncée par la suite.
Selon l’ONG sud-africaine qui gère la partie béninoise du parc W, c’est mardi qu’une équipe des rangers a été prise dans une embuscade. Il s’agit des gardes qui assurent la sécurité dans les parcs.
Un soldat béninois a également été tué par la suite. On ne sait pas encore avec certitude si son véhicule a été attaqué alors qu’il se rendait en secours sur les lieux ou s’il a percuté un engin explosif sur le trajet. Il y a aussi au total une dizaine de blessés. Ils sont pris en charge dans un hôpital de la région. Des renforts y ont été déployés.
Pression jihadiste
Cela s’est déroulé près du site dit « des trois points », c’est-à-dire aux frontières avec le Burkina et le Niger. Le W s’étendant sur les territoires des trois États. Cette région est confrontée à une pression jihadiste de plus en plus forte.
C’est d’ailleurs l’attaque la plus meurtrière recensée au Bénin, pays officiellement frappé pour la première fois par le terrorisme dans la nuit du 1er au 2 décembre dernier dans le parc voisin de la Pandjari. Auparavant, il y a avait eu une alerte : l’enlèvement de deux touristes français en mai 2019, secourus quelques jours plus tard.
Selon les spécialistes, les groupes jihadistes, et en particulier la Katiba Macina liée à al-Qaïda, tentent de renforcer leur emprise dans ces régions, le sud-est du Burkina et le sud-ouest du Niger, profitant de vastes zones forestières pour y établir des bases. Cette pression déborde sur le nord du Bénin et du Togo.
Pour le moment, les autorités béninoises n’ont pas communiqué, mais un Conseil des ministres extraordinaire doit se tenir cet après-midi.
Avec RFI