Le Secrétariat permanent du Conseil national multisectoriel pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées (SP/COMUD/Handicap) organise du 17 au 19 juillet 2024, à Gaoua, avec l’appui technique et financier de l’UNICEF, une session de renforcement des capacités des acteurs sociaux, des intervenants communautaires et des acteurs humanitaires de la région du Sud-Ouest sur la mesure du handicap chez l’enfant dans un contexte de crise humanitaire.
Le Burkina Faso à l’instar d’autres pays en voie de développement est très souvent confronté à l’insuffisance d’informations et de données spécifiques nécessaires à la prise en charge inclusive des problèmes socio-économiques des personnes handicapées en général et des enfants handicapés en particulier. Pourtant, il a ratifié la Convention relative aux Droits des Enfants (CDE) le 30 juillet 1990, dont les articles 2 et 23 consacrent le principe de non-discrimination envers les enfants handicapés. C’est pourquoi, convaincu de l’importance du renforcement des capacités des acteurs en charge de la question du handicap, le Secrétariat permanent du Conseil national multisectoriel pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées (SP/COMUD/Handicap) organise avec l’appui de l’UNICEF, une session de formation sur la mesure du handicap à travers le questionnaire du Washington Group au profit des travailleurs et autres intervenants sociaux du Sud-Ouest.
Selon le SP/COMUD Handicap, Lassimane Kounkorgo, la question du handicap est une question transversale qui doit être prise en compte par tous les acteurs. « Les personnes handicapées, partout où elles se trouvent, sont confrontées à un certain nombre de difficultés. Dans nos pratiques au quotidien, souvent nous n’avons pas assez de données concernant les personnes handicapées et particulièrement les enfants handicapés pour pouvoir planifier des actions en leur faveur. Pour essayer de résoudre cette question, nous avons décidé de former les différents acteurs sur la collecte de données inclusives sur l’action humanitaire inclusive et sur la planification sensible au handicap », a-t-il expliqué.
Le SP/COMUD Handicap, Lassimane Kounkorgo
Au cours de cette session de formation, le SP/COMUD/Handicap a fait savoir qu’outre la mesure du handicap chez l’enfant, les participants seront outillés sur les questions liées à l’action humanitaire inclusive, la planification sensible au handicap, les généralités sur le handicap et renforceront leurs capacités sur les instruments juridiques et institutionnels de protection et promotion des droits des personnes handicapées au Burkina. « Les participants devront s’approprier un outil de collecte de données qu’est le questionnaire du Washington Group. C’est un outil élaboré par les Nations Unies pour faciliter la collecte de données concernant les personnes handicapées. Il permettra de collecter les données sans heurter la sensibilité de l’enquêté », a argué M. Kounkorgo.
Le Directeur régional en charge de la Solidarité et du Genre de la région du Sud-Ouest, Ollé Kam
Pour le Directeur régional en charge de la Solidarité et du Genre de la région du Sud-Ouest, Ollé Kam, ce renforcement de capacité devra permettre à la fin, à la région, d’harmoniser ses indicateurs, d’améliorer ses données statistiques et sa base de données sur le handicap. « Après le recensement des enfants handicapés de 2013 organisé par le ministère, ces données doivent être dépassées. Sans données statistiques, il est difficile de faire une bonne planification et de tenir compte des différentes composantes. A l’issue de cette formation, chacun sera bien outillé sur non seulement la mesure du handicap chez l’enfant, mais aussi sur les outils de collectes de données et surtout le circuit de transmission des données afin que notre région puisse disposer d’une base de données fiables », a soutenu le Directeur régional.
Le Gouverneur de la région du Sud-Ouest, Boureima Savadogo
Abondant dans le même, le Gouverneur de la région du Sud-Ouest, Boureima Savadogo a estimé que cette formation est un plus pour la région parce que l’objectif est de faire en sort que les acteurs puissent avoir tous les rudiments et puissent dans leurs interventions, donner toutes les informations nécessaires pour une meilleure prise en compte des personnes handicapées. « Je profite de l’occasion pour inviter les participants à être assidus, à suivre de près les informations qui seront données et aussi à apporter leurs contributions pour qu’on puisse harmoniser nos pratiques et que chacun puisse contribuer de sa façon à la prise en charge de cette couche et la permettre de s’épanouir pour le développement de notre pays. A l’heure actuelle, les personnes handicapées sont un peu absentes au niveau des délégations spéciales. Mais qu’à cela ne tienne, nous devons nous rappeler que dans nos planifications, nous devrions prendre en compte leurs préoccupations », a déclaré le Gouverneur de la région du Sud-Ouest.
Le Coordonnateur régional des associations de personnes handicapées du Sud-Ouest, Yara Kambou
Le Coordonnateur régional des associations de personnes handicapées du Sud-Ouest, Yara Kambou a remercié l’ensemble des acteurs qui ont milité pour la tenue de cette session de formation notamment le SP/COMUD/Handicap, l’UNICEF et le Ministère de tutelle. Lui qui en plus d’être Coordonnateur régional est fondateur d’un Centre d’accueil, d’hébergement de formation professionnelle des enfants handicapés dans la région du Sud-Ouest, a souhaité qu’au sortir de ces 72h de travaux, qu’il soit suffisamment outillé sur la prise en charge des enfants et surtout les données statistiques de ces enfants handicapés. Parce qu’a-t-il dit, moins votre effectif est connu, moins des actions fortes seront entreprises pour vous accompagner.
« Nous avons fait un plaidoyer au niveau des autorités pour la prise en compte de la participation des personnes handicapées dans les instances de décisions de la région et des provinces et communes du Sud-Ouest. Nous sommes toujours dans l’attente à ce niveau. L’autre doléance est que nous avons besoin de l’accompagnement réel de l’Etat parce que la prise en charge des enfants handicapés est très coûteuse et les parents biologiques démissionnent souvent de leur prise en charge », a souligné Yara Kambou.
A. BICABA