Le Ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire, de la Réconciliation Nationale, du Genre et de la Famille à travers le Secrétariat permanent du Conseil national multisectoriel pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées organise avec l’appui de l’UNICEF, une session de formation sur la mesure du handicap à travers le questionnaire du Washington Group au profit des travailleurs et autres intervenants sociaux de la région du Centre-Sud, du 19 au 21 juin 2024, à Manga.
Renforcer les compétences des acteurs sociaux, des intervenants communautaires et des acteurs humanitaires sur la mesure du handicap chez l’enfant à travers le questionnaire du Washington Group pour une bonne collecte des données sur les enfants handicapées en vue de leur meilleure prise en charge. Tel est l’objectif de la session de formation organisée par le Secrétariat permanent du Conseil national multisectoriel pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées (SP/COMUD/Handicap) avec l’appui de l’UNICEF.
Selon le Secrétaire Permanent du COMUD/Handicap, Lassimane Kounkorgo, pendant 72h, les participants pourront mieux comprendre et intégrer les dispositifs institutionnels et juridiques de protection et de promotion des enfants handicapés dans leurs pratiques. « Ils pourront également s’approprier les notions de handicap et d’enfants handicapés, mieux cerner les concepts et théories développés dans le domaine de la mesure du handicap chez l’enfant à travers le questionnaire du Washington Group, passer en revue les méthodes et outils utilisés dans la mesure du handicap chez l’enfant à travers le questionnaire du Washington Group et favoriser la détection précoce du handicap chez l’enfant en vue d’améliorer la prise en charge de l’enfant handicapé », a-t-il expliqué.
A l’entendre, le Burkina Faso a ratifié la Convention relative aux Droits des Enfants (CDE) le 30 juillet 1990, dont les articles 2 et 23 consacrent le principe de non-discrimination envers les enfants handicapés. Par ailleurs, le pays en ratifiant la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) le 23 juillet 2009 s’est engagé à garantir et à promouvoir le plein exercice des droits humains des personnes handicapées y compris les enfants handicapés sans aucune discrimination fondée sur le handicap.
D’ailleurs, selon l’article 7 alinéa 1 de cette convention, « les États Parties prennent toutes mesures nécessaires pour garantir aux enfants handicapés la pleine jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales, sur la base de l’égalité avec les autres enfants ». Aux fins de parvenir à cette pleine et égale jouissance de tous les droits reconnus aux personnes handicapées, il est important que tous les acteurs s’approprient les dispositions de la CDPH et fassent de l’inclusion de la personne handicapée un enjeu de développement. D’où l’atelier de Manga.
Les participants à l’atelier
Pour le Conseiller technique du Gouverneur de la région du Centre-Sud, Moustapha Konaté, cette formation viendra consolider les efforts déjà déployés pour œuvrer à combler le déficit dans le domaine de l’inclusion des enfants handicapés, notamment en matière de capture de données pour leur meilleure prise en charge dans un contexte de crise humanitaire. « L’élaboration du rapport initial du Burkina Faso sur la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées a révélé des insuffisances dans la planification et la capitalisation des données concernant le handicap. Toute chose qui annihile les efforts d’inclusion des personnes handicapées dans notre pays. En outre, les données fiables, comparables et actualisées sur les personnes handicapées, surtout sur les enfants restent limitées, car la plupart des efforts de collecte de données sur le handicap se sont, jusqu’à présent, focalisés sur l’identification des déficiences, et peu d’attention a été portée à la compréhension des obstacles créés par la société et qui peuvent empêcher les enfants handicapés de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux », a-t-il dit.
C’est pourquoi, M. Konaté a exhorté les participants à s’impliquer dans les travaux afin qu’au sortir de cet atelier, ensemble, les acteurs puissent intégrer ce nouveau dispositif qui va contribuer à créer un monde où les personnes handicapées ne sont pas seulement incluses, mais où elles prospèrent et contribuent pleinement à la société, même dans les moments de crise.
De son côté, le Représentant des personnes handicapées de la région du Centre-Sud, Ousmane Marcel Bilgo, a salué l’initiative de cet atelier qui va contribuer à renforcer davantage les connaissances des acteurs humanitaires sur la gestion des questions liées à la protection de l’enfant en situation de handicap.
Yacouba COMPAORE