Dans cette déclaration parvenue à notre Rédaction, l’Association des blogueurs du Burkina est montée au créneau pour dénoncer la coupure d’internet par le gouvernement.
Depuis la nuit du samedi 20 novembre 2021, les populations burkinabè sont privées de connexion internet via les données mobiles sur toute l’étendue du territoire national. En effet, à l’exception de la connexion ADSL et de la fibre optique, la connexion Internet mobile, qui est la plus utilisée, est totalement inaccessible.
Dans un communiqué datant du 22 novembre 2021, signé du ministre de la communication et des relations avec le parlement, l’État burkinabè a reconnu être à la base de cette suspension qui s’étale sur 96 heures, soit quatre jours. Cette suspension arbitraire de l’internet mobile qui devait prendre fin le mercredi 24 novembre a été prolongée pour encore 96 heures.
Estimant que « les mêmes droits dont les personnes disposent hors ligne doivent être aussi protégés en ligne, en particulier la liberté d’expression », l’Association des Blogueurs du Burkina dénonce cette suspension arbitraire, préjudiciable et liberticide.
En effet l’Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
L’outil Internet est de nos jours incontournable dans les activités humaines. Du cadre de l’administration au mécanicien du quartier, du village à la ville, ce sont des millions de Burkinabè qui agissent et interagissent entre eux et avec le monde, et y exercent leurs activités professionnelles et commerciales. C’est donc un abus, un précédent très grave pour les libertés individuelles et collectives dans notre pays.
L’ABB exige du Gouvernement, de l’ARCEP et des opérateurs de téléphonie mobile, non seulement le respect du droit d’accès à internet et la garantie du droit du public à l’information, à la liberté d’expression et de la presse, mais aussi et surtout au dédommagement conséquent des internautes burkinabè pour le préjudice subi.
Fait à Ouagadougou, le 26 novembre 2021
Le Bureau Exécutif