Une vingtaine de chercheurs burkinabè ont réalisé une étude sur le protocole thérapeutique pour la prise en charge du Covid-19 mis en place par le ministère de la santé dans le cadre du projet Chloraz financé par le Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID). Il s’est agi pour cette équipe conduite par Dr. Halidou Tinto de faire une étude observationnelle de ce protocole qui combinait l’hydroxychloroquine à l’azithromycine ou la chloroquine à l’azithromycine. Ce lundi 6 septembre, les chercheurs ont fait la restitution devant la presse, dans les locaux de l’Institut de recherche en science de la santé (IRSS).
Le protocole thérapeutique adopté par le ministère de la santé pour la prise en charge des patients atteints du Covid-19 est bien toléré. Similaire à plusieurs études observationnelles publiées et contraire aux données d’essais cliniques randomisés de l’Organisation mondiale de la santé et d’autres laboratoires internationaux, ce protocole combine l’hydroxychloroquine à l’azithromycine ou la chloroquine à l’azithromycine.
C’est la principale conclusion de l’étude sur le projet Chloraz financée à hauteur de 65 millions F CFA par le Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID).
Selon le principal investigateur, Dr. Halidou Tinto, par ailleurs directeur régional de l’IRSS à Nanoro dans la région du Centre-Ouest, la recherche a concerné 150 échantillons. Elle a duré 21 jours et a été conduite à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. « A l’appel du gouvernement, il nous appartenait en tant que chercheurs de travailler à proposer des solutions urgentes. C’est dans ce contexte que nous chercheurs de l’IRSS avons entrepris dans un contexte où la chloroquine faisait l’objet de beaucoup de polémiques d’investiguer et de voir dans le contexte du Burkina Faso, si ce médicament peut être utilisé pour traiter la maladie », a expliqué l’investigateur principal.
Dr. Tinto a précisé que leur travail à consister à évaluer de façon prospective et rétrospective l’association entre le traitement avec la combinaison citée plus haut et la dynamique de la maladie chez des patients infectés par la Covid-19, décrire le profil de tolérance du traitement chez les patients traités et explorer le profil génétique des souches de Covid-19 qui circulent au Burkina Faso ainsi que la susceptibilité des patients vis-à-vis de ces souches.
Toutefois, il a énuméré quelques effets indésirables qui n’entachent en rien les résultats et la qualité de l’étude. Il s’agit essentiellement, aux dires du Dr. Halidou Tinto d’événements indésirables présentant un intérêt particulier et connus des dérivés de la chloroquine. Il a parlé d’un cas de prurit (démangeaison), un cas de crampes plus paresthésie et un cas de somnolence.
Dr. Halidou Tinto a affirmé sans ambages que l’étude a été d’une importance capitale puisqu’elle a permis au gouvernement de renforcer son protocole thérapeutique avec la chloroquine et de poursuivre ce traitement. « Lorsque l’on compare la période avant l’utilisation de la chloroquine et après, nous avons constaté que depuis l’utilisation de la chloroquine, il y a moins de décès », a-t-il dit.
Dr. Tinto a remercié le FONRID qui a accepté de financer cette recherche qui vient prouver les compétences qui n’étaient plus à démontrer des chercheurs burkinabè. Il s’est d’autant plus réjoui que cette recherche soit financée par l’état burkinabè. Il a précisé que tous les chercheurs qui ont travaillé sur le projet n’ont pris aucun copeck. De son avis, c’était une manière pour eux, d’apporter leur soutien à la lutte contre la pandémie de la Covid-19.
Michel BADO