Déclaration de politique générale : synthèse des quatre axes stratégiques des actions prioritaires du Premier ministre Dabiré

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Face aux 127 députés, le Premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré fait sa déclaration de politique générale (DPG), ce jeudi 4 février 2021. Un exercice constitutionnel auquel se prête chaque chef de gouvernement, dès son entrée en fonction.

 

Nommé le 5 janvier 2021, au lendemain des élections du 22 novembre 2020, cet exercice est le deuxième du genre, puisqu’il avait prêté à cette obligation constitutionnelle déjà, le 18 février 2019. Ainsi, dans le document de 28 pages, le Premier ministre Christophe Marie Joseph Dabiré a articulé sa feuille de route autour de quatre principaux axes.

Le premier axe concerne la consolidation de la paix, la sécurité, la cohésion sociale et de promouvoir la réconciliation nationale.

A ce propos, le chef du gouvernement veut poursuivre la construction et la préservation de la sécurité et de la paix durement éprouvées par le phénomène du terrorisme. Pour y arriver, des actions majeures ont été annoncées. Il s’agit de la consolidation des acquis engrangés grâce à l’opérationnalisation de la loi de programmation militaire 2018- 2022, l’amélioration de la contribution des volontaires pour la défense de la patrie à travers un meilleur encadrement, la poursuite de la coopération sous-régionale et internationale dans le cadre du G5 Sahel, le renforcement des capacités d’intervention des forces de sécurité intérieure en vue de contrer le développement de la criminalité transfrontalière, du grand banditisme et de la criminalité rampante dans les villes et campagnes et la restauration du climat de confiance entre les Forces de défense et de sécurité et les populations civiles, par l’intensification d’actions civilo-militaires pour renforcer les liens Armée-Nation. « Au-delà de la quête de la stabilité de notre pays sur le plan sécuritaire, la justice et les droits humains, le dialogue politique et social, la réconciliation nationale et la cohésion sociale constituent également des préoccupations majeures de mon Gouvernement. Mon Gouvernement poursuivra son appui aux juridictions pour leur donner les capacités de vider les dossiers, notamment ceux emblématiques, qui continuent de ternir l’image de notre justice », souligne le Premier ministre.

Le deuxième axe évoque l’approfondissement de la réforme des institutions et la modernisation de l’administration publique.

A ce niveau, le Premier ministre tout en reconnaissant que la faible couverture du territoire national par les structures régaliennes de l’Etat a favorisé l’implantation ou l’incursion de groupes terroristes dans certaines localités du pays, veut gagner le pari de la sécurité, à travers la réorganisation de l’administration du territoire. Il a donc confié que conformément aux engagements du Chef de l’Etat, suivis de ses orientations, le ministre en charge de l’administration territoriale soumettra incessamment à l’Assemblée nationale, un projet de redécoupage du territoire national devant assurer un meilleur maillage sécuritaire et un meilleur développement socio-économique à la base. « Le Gouvernement entend vous proposer un projet de loi de programmation de l’administration du territoire. Une fois adopté, nous pourrons planifier, sur plusieurs années, les dépenses de l’État en vue de renforcer, réhabiliter et dynamiser efficacement les circonscriptions administratives. Ces actions doivent favoriser l’installation des représentants de l’État à leurs postes et faciliter le retour des personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine », a dit le M. Dabiré.

Outre ces aspects, il a laissé entendre que la réforme de l’Etat et la modernisation de l’administration publique imposent de créer un cadre adapté aux réalités nationales. Et pour lui, il est impérieux que le gouvernement s’inscrit en faveur de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, de l’amélioration des performances des institutions et de leur rationalisation. « Le Gouvernement veillera à redéfinir et à recentrer les missions de certaines institutions de l’Etat, à poursuivre la rationalisation de l’organisation des départements ministériels, à optimiser la gestion des ressources humaines, à cultiver l’éthique et la déontologie dans la conduite des affaires publiques, à renforcer la planification, le contrôle et l’évaluation de l’action publique », énonce-t-il.

Le troisième axe est en rapport avec la transformation des bases productives de l’économie nationale.

Sur ce point précis, Christophe Marie Joseph Dabiré a fait comprendre que pour transformer l’économie nationale, l’orientation majeure de l’action gouvernementale sera de poursuivre les efforts en vue de la réduction des coûts des facteurs de production. Il nous faut travailler également à l’amélioration du climat des affaires et de la productivité dans les différents secteurs, foi du chef du gouvernement. Pour ce faire, le Gouvernement agira sur trois leviers, a-t-il dit.

Le premier levier est celui du développement des infrastructures de soutien à l’économie. « Nous le savons tous, une économie qui croit et qui se transforme, a besoin d’un réseau d’infrastructures de connectivité et de davantage d’énergie. Le ministre en charge des infrastructures va accélérer la mise en œuvre de projets routiers dont les financements sont acquis, ainsi que la préparation des autres projets stratégiques de désenclavement. En outre, en concertation avec les acteurs-clés, il trouvera des solutions en vue de la poursuite des chantiers en arrêt. De même, il poursuivra et étendra le programme de construction de 5 000 km de pistes rurales, tout en veillant à renforcer la gestion et l’entretien du réseau routier national », a déclaré Christophe Dabiré.

Le deuxième levier est l’investissement substantiel dans les secteurs de production pour élever la productivité. A ce titre et dans le domaine de la production agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique, le gouvernement entend bâtir un secteur productif assurant la sécurité alimentaire, davantage orienté vers le marché et créateur d’emplois décents. Dans cette optique, il promet de mener l’action principalement sur trois fronts.

« Premièrement, nous développerons les infrastructures et les moyens de soutien à la production par l’intensification des grands aménagements hydro-agricoles et l’opérationnalisation de la Centrale d’achat des intrants et matériels agricoles (CAIMA). Deuxièmement, nous allons systématiser la mécanisation, l’appui-conseil et l’organisation des filières afin d’améliorer la productivité des petits exploitants. Troisièmement, nous favoriserons l’émergence de l’agro-business dans le cadre des agropoles par l’amélioration du climat des affaires dans les filières porteuses en lien avec le développement des chaines de valeurs », a expliqué le Premier ministre Dabiré.

Le troisième levier d’action de la stratégie pour transformer l’économie est la poursuite de l’amélioration de l’environnement des affaires et le desserrement des contraintes de financement qui pèsent sur les Petites et moyennes entreprises (PME), les Petites et moyennes industries (PMI) et les programmes prioritaires de développement, a argué Christophe Dabiré.

En ce qui concerne le financement, il s’est engagé à consolider l’opérationnalisation de la Caisse de Dépôts et Consignations pour un meilleur financement des investissements structurants et innovants, opérationnaliser le Fonds national de la finance inclusive (FONAFI) afin de soutenir substantiellement les financements des projets des jeunes et des femmes, transformer le Fonds burkinabè de développement économique et social en un fonds d’investissement à caractère stratégique au profit de l’Etat et créer et opérationnaliser la Banque postale afin d’accroître l’offre de financement des PME/PMI.

Le quatrième axe parle du renforcement du processus de développement humain et la solidarité.

Pour ce qui concerne ce dernier axe, le Premier ministre entend investir davantage de ressources dans les secteurs sociaux, promouvoir l’inclusion sociale et lutter contre la dégradation de l’environnement.

Dans le domaine de l’éducation par exemple, il a souligné que l’ambition du gouvernement demeure l’éducation pour tous. L’éducation nationale qui concerne le préscolaire, le primaire, le post primaire et le secondaire doit poursuivre sa transformation, à travers la mise en adéquation de l’offre et la demande éducative, la prise en compte des nouvelles technologies dans les techniques d’enseignement, la relecture des curricula dans la perspective d’améliorer la qualité des enseignements et d’intégrer les langues nationales, a argumenté le Premier ministre.

Par ailleurs, il a soutenu que l’éducation non-formelle est un domaine qui sera valorisé par l’identification d’actions pertinentes susceptibles de bénéficier du soutien de l’Etat.

« Si l’éducation de la jeunesse est en soi une bonne chose, c’est par les qualifications reçues que nous ferons des jeunes, des ressources humaines capables de stimuler la productivité de notre économie. Mon Gouvernement va donc accorder une attention particulière à l’enseignement et à la formation techniques et professionnelles. Dans cette perspective, nous réformerons le système et les curricula de formation afin de créer une main-d’œuvre répondant aux besoins du marché. De même, nous travaillerons à promouvoir la recherche et l’innovation permettant de soutenir l’industrialisation de notre pays. Nous mettrons en place des incubateurs basés sur la capitalisation des nouvelles technologies », a-t-il annoncé.

Dans le domaine de la santé, il a également décliné son ambition qui est de bâtir un système de santé plus accessible et plus performant qui délivre des prestations de qualité. « Dans le but d’améliorer l’accès des populations aux structures de soins, nous poursuivrons la construction d’infrastructures au niveau régional et communal et leur transformation », dixit Christophe Marie Joseph Dabiré.

En outre, il a reconnu que la problématique de l’accès à la terre et de sa gestion est une menace à la paix et à la cohésion sociale aussi bien dans les centres urbains, dans leurs agglomérations et en milieu rural. C’est pourquoi, il a confié que les ministres en charge du foncier vont engager la relecture de la Réforme agraire et foncière et harmoniser les textes régissant le foncier urbain et rural. Ils prendront les mesures conservatoires nécessaires à l’évaluation des activités de promotion immobilière, afin de s’assurer leur conformité avec la règlementation en vigueur et d’en tirer les conséquences, précise M. Dabiré.

En plus des réformes du cadre législatif, réglementaire et institutionnel du foncier, le ministre en charge de l’habitat consolidera les acquis du programme des 40 000 logements sociaux et économiques, a-t-il informé. « Il initiera la réflexion pour la mise en place d’un mécanisme pérenne de financement à long terme de l’offre et de la demande de logement », soutient le Premier ministre.

En sus de toutes ces propositions, Christophe Marie Joseph Dabiré a annoncé la création d’un Fonds national pour le financement de la planification et de l’aménagement urbains. « Il redéfinira le modèle économique présidant à la mise en œuvre des investissements dans les villes moyennes à l’occasion de la célébration tournante du 11 décembre », étaye-t-il.

La Rédaction

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