Le 3e numéro du club de la presse s’est tenu, dans la soirée d’hier 5 décembre 2020 au Centre national de presse Norbert Zongo avec comme invité, le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Ouaga 1. Avec lui, il a été question de l’évolution chronologique du dossier Norbert Zongo.
22 ans après le drame de Sapouy qui a connu la mort du journaliste d’investigation Norbert Zongo ainsi que trois de ses compagnons, le dossier a connu une avancée significative à la justice depuis l’avènement des 30 et 31 octobre 2021 avec la chute du pouvoir de l’ex-président Blaise Compaoré.
Depuis lors, l’on a assisté le 16 décembre 2014 à une réouverture du dossier et le 5 mai 2017, un mandat d’arrêt international fut émis contre François Compaoré et plus loin une demande d’extradition. Il a été interpellé le 29 octobre 2017, à l’aéroport de Paris. C’est courant mars 2020 que son autorisation d’extradition a été signée. « En attendant le jugement, il convient de noter que le dossier a connu une avancée significative », a confié le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga 1, Harouna Yoda.
C’était au cours du 3e numéro du club de la presse qui s’est tenu hier soir 5 décembre 2020 au Centre national de presse Norbert Zongo sous le thème « État des lieux du dossier Norbert Zongo en justice 22 ans après ». Il s’est agi avec le procureur Yoda de faire l’évolution chronologique du dossier Norbert Zongo pendant en justice. Ainsi, le 31 décembre 1998, le juge d’instruction du TGI de Ouagadougou a été saisi d’un réquisitoire introductif du procureur du Faso auprès dudit TGI pour « Recherche des causes de la mort ». Après investigation, il est ressorti que la mort des occupants du véhicule n’était pas une mort accidentelle, foi du Procureur Yoda.
Toujours selon lui, dès le 6 janvier 1999, les avocats des ayants droits des victimes déposaient une plainte avec constitution des parties civiles au cabinet du juge d’instruction pour assassinat. Avec le comité indépendant qui a été mis en place pour investiguer sur le drame dont rapport avait été fourni courant avril 1999 faisait cas d’assassinat, a-t-il fait cas. Toujours dans son récit, il a indiqué que le 21 mai 1999, le Procureur du Faso près du TGI de Ouagadougou ouvrait une information judiciaire contre X pour assassinat suite à une plainte avec parties civiles par les avocats ainsi que par le ministère public lui-même.
Le 2 février 2001, Marcel Kafando a été inculpé par le juge d’instruction pour assassinat et destruction de biens mobiliers. La procédure a abouti le 18 juillet 2006 à une ordonnance de « non-lieu » rendue par le juge d’instruction. « Une procédure judiciaire n’est pas un long fleuve tranquille », a-t-il dit. Selon ses dires, l’ordonnance a été immédiatement attaquée par les ayants droits des victimes mais la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ouagadougou a confirmé l’ordonnance du juge d’instruction conduisant ainsi au classement du dossier. « Cependant, avec avènement des 30 et 31 octobre, le dossier a connu une avancée significative ayant abouti à l’inculpation de François Compaoré grâce à des dossiers retrouvés chez lui à la maison et qui l’incriminaient ainsi que 3 autres personnes » a-t-il souligné.
Clotilde BICABA