La direction de campagne du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a animé une conférence de presse ce 30 novembre 2020 à Ouagadougou au siège du parti.
Après la proclamation des résultats provisoires des élections présidentielle et législatives par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Bureau exécutif national (BEN) du CDP a tenu une session le 29 novembre 2020. A l’issue de cette session, la direction nationale de la campagne présidentielle et législative a animé une conférence de presse dans l’après-midi du 30 novembre 2020 à Ouagadougou. Cette rencontre avec les journalistes avait pour objectif de dresser le bilan des élections couplées.
Selon le directeur national de campagne, Topan Mohamed Sané, des irrégularités et des dysfonctionnements ont entaché le scrutin du 22 novembre 2020. Il s’agit de la non prise en charge financière des représentants des partis dans les bureaux de vote avec pour conséquences l’absence ou l’abandon des représentants des partis, la modification irrégulière et unilatérale par la CENI et ses démembrements de la cartographie des bureaux de vote, l’ouverture tardive ou la non ouverture de certains bureaux de vote, le non-respect du principe de la compilation manuelle et électronique pour la proclamation des résultats, etc. Aussi, Topan Mohamed Sané, a affirmé que le CDP dans sa démarche et soucieux d’agir de concert avec l’ensemble des partis signataires de l’accord politique a pris acte des résultats proclamés par la CENI et se réserve le droit d’entreprendre toute action légale auprès du Conseil constitutionnel.
Egalement, il a signalé que la poursuite de recours de l’élection présidentielle n’a pas été fait car le parti n’était pas dans les délais. « En raison des dispositions de l’article 149 du code électoral pour ce qui concerne l’élection présidentielle, la direction politique nationale a décidé d’abandonner la poursuite de recours et avisera après la proclamation définitive par le Conseil constitutionnel », a-t-il déclaré. Et de préciser que pour les élections législatives, le bureau exécutif national a instruit les candidats au niveau local d’engager au cas par cas les recours.
A la question de savoir pourquoi le parti n’a pas félicité le candidat élu, le conférencier a tenu à préciser que c’est parce qu’il s’agit d’abord de résultats provisoires. « Les lois qui encadrent les élections donnent la possibilité à tout parti politique de déposer des recours au besoin auprès de l’institution appropriée ou pertinente pour éventuellement faire diminuer ou augmenter ce que chacun a eu. Diminuer ou augmenter si effectivement les irrégularités d’un bureau de vote sont avérées. Nous attendons qu’on épuise tout le processus. Si effectivement nous voyons que c’est le Conseil constitutionnel qui, au regard de ses attributions, a examiné la conformité et la régularité, proclame le candidat déclaré vainqueur des élections, notre candidat ira le féliciter ou va l’appeler pour le féliciter. Parce qu’aller féliciter n’est écrit nul part. C’est le fair-play politique sinon ce n’est pas une obligation de se déplacer pour aller féliciter son challenger qui est vainqueur », a-t-il dit.
Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO