Le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de Sécurité routière, Vincent Dabilgou a animé une conférence de presse, le mardi 13 octobre 2020 à Ouagadougou pour donner les raisons de la reprise de la gestion du fret par le gouvernement.
Par arrêté signé du 9 octobre 2020, la gestion du fret a été confiée au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Ce, à cause de la mésentente qui existe entre les deux faîtières des transporteurs ; la Faitière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB) et le Haut conseil des transporteurs (HCT). Mais, les responsables de la FUTRB ont exprimé leur mécontentement et ont vite fait de se démarquer de ce qu’ils ont qualifié d’ingérence du gouvernement dans une affaire de transporteurs. « Nous ne nous reconnaissons pas dans cet arrêté et nous allons tout mettre en œuvre pour que la gestion du fret revienne aux transporteurs », avait dit le président de la FUTRB, Issoufou Maïga lors d’un point de presse hier 12 octobre.
Après cette sortie de la FUTRB, le ministre des transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou a rencontré les hommes et femmes de médias, le 13 octobre 2020 à Ouagadougou pour donner d’amples explications sur ce sujet. Il a fait comprendre que l’arrêté qui fait des remous au sein des faîtières des transporteurs se veut une sorte de réforme qui permet à l’Etat burkinabé de défendre l’intérêt général de tous les transporteurs et de s’adapter du point de vue de la mondialisation. « Nous ne pouvons pas être un Etat qui ne réforme pas. Le décret est une réforme et nous devons aller dans ce sens. C’est une réforme qui permet de nous qualifier et de nous adapter à l’évolution du monde » a-t-il souligné.
Donnant des détails sur les reformes opérées dans le décret, il a confié entre autre que le chargeur ou son mandataire doit indiquer au CBC la quantité de sa marchandise ; le CBC valide la déclaration et procède à la répartition du fret selon le cota un tiers deux tiers ; le chargeur ou le mandataire doit se présenter au près des chauffeurs ou des transporteurs pour convenir des frets et des conditions de transport ; le CBC dresse la liste des frets convenus avec le mandataire et lui donne le bon de chargement. Et à l’issue du chargement, le chauffeur se fait délivrer le bordereau de suivi et du trafic routier. Selon le ministre, le hic dans le décret est le fait qu’on ait mentionné que c’est le CBC qui dresse la liste des camions. « Avant ce n’était pas le CBC qui le faisait et il y avait du faux et de la pagaille. La réforme va créer des mécontentements mais nous ne devons pas cesser de réformer. S’il y a bras de fer, le gouvernement avisera. Mais force reste à la loi », a dit Vincent Dabilgou.
De son opinion, le décret permet de professionnaliser les acteurs du transport par le renouvellement du parc automobile de l’État et crée une réglementation pour une transparence et la protection des petits et moyens transporteurs. « Nous avons dit qu’il est important de reformer le CBC car nous sommes dans une démarche gouvernementale qui est la défense de l’intérêt général, la défense des plus pauvres » a soutenue M. Dabilgou. Toujours d’après lui, la double faîtière remet en cause la fluidité du transport et occasionne du même coup, la ‘’pagaille’’. « Pendant 2 ans, nous avons travaillé pour avoir une seule faitière car nous voulions éviter la pagaille en fixant les étapes de l’acheminement du fret. Malheureusement, l’on s’est retrouvé avec deux faîtières sur 22 au départ ». A la question de savoir si le gouvernement fera marche arrière, Vincent Dabilgou s’est voulu clair : « La gestion du fret demeurera le seul le ressort du CBC tant que les transporteurs ne se regrouperont pas en une seule faitière ». Qu’à cela ne tienne, il a dit que le gouvernement est ouvert au dialogue dans cette affaire.
Clotilde BICABA