Le ministre de l’Agriculture, des Aménagements Hydro-agricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo a animé une conférence de presse en collaboration avec le représentant-résident de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) au Burkina Faso, Dauda Sau, à l’occasion de la journée mondiale des légumineuses, le 10 février 2021, dans l’enceinte du département à Ouaga 2000. Il a aussi évoqué les résultats définitifs de la campagne agricole validés par le Comité de prévision de la situation alimentaire, les 25 et 26 janvier 2021, ainsi que les perspectives de production pour la campagne agricole 2021-2022.
« Les légumineuses au service de systèmes alimentaires durables et d’une alimentation saine » ; c’est sous ce thème que se tient la journée mondiale des légumineuses ce 10 février 2021. La célébration de la Journée mondiale des légumineuses vise selon le ministre de l’agriculture, des aménagements hydro-agricoles et de la mécanisation, Salifou Ouédraogo, à réaffirmer l’immense contribution des légumineuses à l’agriculture durable et à la réalisation du programme de développement durable à l’horizon 2030 (Programme 2030) et particulièrement à promouvoir le développement des chaines de valeur des légumineuses.
Il s’agit d’accentuer la sensibilisation de l’opinion publique nationale et internationale sur l’importante contribution des légumineuses dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, foi du ministre Salifou. « La Journée mondiale des légumineuses a également pour objectif de mettre en lumière la contribution des légumineuses dans les activités génératrices de revenus et la lutte contre la pauvreté surtout pour les femmes. Il s’agit, en outre, de mener un plaidoyer en vue de la mobilisation de financement pour la mise en œuvre du Programme National de Développement des Légumineuses (PNDL) au Burkina Faso », a déclaré le conférencier.
Se fondant sur des données 2016 de la FAO, il a confié que les légumineuses contiennent environ deux fois la quantité de protéines présentes dans les céréales, telles que le maïs ; 22% pour les légumineuses contre 10% pour le maïs. « Les légumineuses sont un excellent complément alimentaire pour les nourrissons et les jeunes enfants, et les aident à atteindre leurs besoins énergétiques quotidiens. En sus, les légumineuses contribuent à l’amélioration de la santé des sols, à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique. Elles participent aussi à l’alimentation du bétail », a-t-il dit.
Le présidium lors de la conférence de presse
A l’entendre, au Burkina Faso, les principales légumineuses produites sont le niébé, le vouandzou ou pois de terre, l’arachide, le soja, les lentilles locales ou zamnè, le Mung bean. « A l’issue de la campagne agricole écoulée, nous avons enregistré une production de 704 539 tonnes de niébé, 74 647 tonnes de voandzou, 98 513 tonnes de soja et 630 526 tonnes d’arachide », justifie le ministre Salifou Ouédraogo. Avant d’affirmer que toutes ces productions sont en hausse depuis les 5 dernières années. Pour lui, ces données fort appréciables sont le fruit des actions conjuguées du gouvernement et de l’engagement des principaux acteurs. La preuve, il a rappelé qu’au cours de la campagne écoulée, les productrices ont bénéficié de semences améliorées de niébé gratuitement offertes et de l’appui-conseil des agents d’agriculture.
« Je voudrais rassurer les acteurs de la filière quant à la disponibilité et l’engagement du gouvernement à travers mon département pour leur accompagnement en vue du développement des chaines de valeur des légumineuses. Des actions de mécanisation agricole, des appuis à l’aménagement des périmètres, l’octroi des intrants et le soutien à la transformation seront fortement orientés au profit des acteurs des chaines de valeur de ces spéculations », argue M. Ouédraogo.
A propos des résultats définitifs de la campagne agricole écoulée, il est ressorti que la production définitive des cultures céréalières est estimée à 5 179 104 tonnes. Cette production est en hausse de près de 5% par rapport à la dernière campagne agricole et en hausse d’environ 13% par rapport à la moyenne des cinq dernières années en dépit de la baisse des superficies céréalières cultivées, des inondations et des poches de sécheresse, précise le ministre en charge de l’agriculture. « Cette production céréalière dégage un excédent brut de 109 321 tonnes avec un taux de couverture des besoins céréaliers au niveau national de 104 % », confie-t-il.
Par ailleurs, l’on a noté que la production de riz, estimée à 451 421 tonnes est en hausse respectivement d’environ 20% et 30% par rapport à la campagne précédente et à la moyenne quinquennale. Salifou Ouédraogo a souligné que la production globale des autres cultures vivrières comme le niébé, le voandzou, la patate et l’igname est évaluée à 967 931 tonnes. Comparée à la campagne passée et à la moyenne des cinq dernières années, elle est respectivement en hausse de 10 % et de 25,20%, soutient le ministre. « Estimée à 1 810 289 tonnes, la production des cultures de rente est en hausse respective de plus de 17 % et de 31 % par rapport aux résultats de la campagne agricole précédente et à la moyenne quinquennale. La production cotonnière est estimée à 696 636 tonnes », a ajouté le conférencier.
En perspectives, le gouvernement a dans son viseur, en ce qui concerne la campagne agricole 2021-2022, la production d’environ 6 millions de tonnes de céréales, 1,7 million de tonnes de produits de rente et 989 mille tonnes pour toute autre culture vivrière, informe Salifou Ouédraogo. Pour réaliser cette prouesse, l’Etat dit compter sur un de ses fidèles partenaires en matière agricole, notamment la FAO.
Michel BADO