Le Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a organisé la 3e conférence annuelle des Chefs de circonscription administrative (CCA), ce 3 septembre 2021, à Ouagadougou sous le thème : « Mise en œuvre du programme présidentiel et du référentiel national de développement : rôle des CCA ».
Réunis à Ouagadougou, les gouverneurs de régions, les Hauts-Commissaires de provinces et les préfets de départements échangent sur les rôles dans la mise en œuvre du Programme présidentiel et du référentiel national de développement. Ces Chefs de circonscription administrative (CCA) devront faire l’état des lieux de ce programme dont le déroulement est ‘’fortement’’ marqué par la situation sécuritaire dans certaines zones.
Les participants devront ensemble déterminer les conditions de réussite du programme présidentiel au niveau régional, provincial et départemental à travers des recommandations et des directives.
Selon le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément Pengwendé Sawadogo, la question sécuritaire a mis en exergue la faiblesse du maillage administratif et sécuritaire qui complique les opérations sur le terrain. Une difficulté à laquelle vient se greffer la gestion humanitaire puisque certaines structures ont été désertées en raison de l’insécurité générée par les attaques terroristes.
« Le défi pour nous est double non seulement nous devons reprendre nos positions, toutes nos positions en créant bien sûr les conditions propices mais aussi nous devons renforcer le tissu administratif par un meilleur découpage qui rapproche davantage l’administration des populations à la base d’où l’intérêt de ces chantiers multiples sur lesquels travaille le gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, pour le redéploiement des administrations et des populations dans les localités en difficulté », a déclaré le ministre.
Pour lui, la problématique du maillage du territoire prouve l’impérieuse nécessité du redécoupage territorial. « Toutes ces situations éprouvent au plus haut les CCA souvent en première ligne de leur gestion », a-t-il dit.
Par ailleurs, il est revenu sur les cas d’incivisme dans le village de Banlo à Bouroum-Bouroum où trois agents du CCVA ont été lynchés et la mort de 8 personnes à Sabcé suite aux manifestations sur la mine d’or de Bissa Gold. A ces faits, Clément Sawadogo a ajouté l’effondrement du bâtiment en construction de l’Université Norbert Zongo de Koudougou qui a occasionné 4 décès et un blessé. Aux dires du ministre, ces faits pourraient être l’illustration de la corruption si ce n’est de l’insouciance et du laxisme dans l’exécution des chantiers.
« Toutes ces situations auxquelles il faut ajouter l’effet néfaste des réseaux sociaux exploités de façon diabolique par les auteurs de fausses nouvelles et de rumeurs insipides et fallacieuses, créent pour nous de nouveaux défis entrainant une redéfinition de la nature et des contours de la mission des CCA ; Comment être à la hauteur de tels défis si l’on est un CCA style minimum syndical ? Il nous faut donc des CCA de type nouveau proactifs et réactifs alliant intelligence et méthodes innovantes, y compris la maîtrise des TIC ; », a affirmé Clément Sawadogo.
Pour sa part, le Premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré, a estimé que la mise en œuvre réussie du Référentiel national de développement passe par la restauration de l’autorité de l’Etat. « Je vous appelle à assumer en toute responsabilité vos fonctions à travers votre attitude, votre discours, votre contribution au changement de mentalités et des conditions de vie des populations, votre leadership en tant que garants de l’application des textes de lois et règlements », a recommandé le chef du gouvernement.
Il a fait comprendre qu’en tant que dépositaires de l’autorité de l’Etat, les CCA sont à l’avant-garde de la coordination, l’animation et la supervision de la mise en œuvre des actions de développement au profit des populations. C’est pourquoi, le Premier ministre a souhaité que ces acteurs relais puissent s’approprier le RND, l’expliquer, le porter, assurer son suivi évaluation, veiller à ce que les concitoyens le connaissent et se l’approprient également.
BG