En marge de la tenue du 4e congrès de la Société africaine de santé mentale (SASM) couplé au 6e congrès international de la Société burkinabè de santé mentale (SOBUSAM), le comité d’organisation a animé une conférence de presse le lundi 6 mars 2023 à Ouagadougou pour décliner les grands axes de l’événement qui se tiendra du 08 au 11 mars à Ouagadougou.
Le thème retenu pour cette rencontre de haut niveau est : « Psychotraumatisme dans le contexte sécuritaire et sanitaire ». Du thème central découlera des sous thèmes qui seront animés par d’éminents experts venus de l’Afrique centrale, Afrique de l’Ouest par le biais des conférences introductives, des communications orales et des tables rondes.
Pour Pr Kapouné Karfo, Chef de service de la psychiatrie du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo, le thème a été choisi au moment crucial de la Covid-19 et des attaques terroristes. Tout compte fait, il a reconnu que cette actualité demeure même si la Covid-19 a drastiquement diminué. Pour lui, le psychotraumatisme se présente chez un patient toutes les fois que l’individu ou le groupe a été exposé directement ou indirectement au réel de la mort.
A l’entendre, les attaques terroristes et la COVID 19 sont des événements sociaux qui ont un fort impact négatif sur la santé des populations victimes directes ou indirectes. Il a précisé que par le même mécanisme, les attaques terroristes provoquent également au sein des populations une psychose. Pr Kapouné Karfo a signalé que les deux crises ont des conséquences mentales, médicales, psychologiques et psychosociales plus au moins graves sur les victimes directes ou indirectes au réel de la mort.
De ses explications, la santé mentale, ce n’est pas seulement soigner ceux qui souvent ne sont plus entièrement récupérables, c’est aussi et surtout éviter que l’individu ait des troubles mentaux et aucun pays n’est à l’abri et même chaque pays a déjà expérimenté « ses psychotraumatismes ». C’est pourquoi, en dehors du partage d’expérience qu’offre ce cadre, c’est une aubaine pour les organisateurs d’exhorter les gouvernements à plus d’engagement politique en ce qui concerne la santé mentale.
Les participants au congrès conjoint seront entre autres les professionnels de la santé, les décideurs, les victimes, le citoyen lambda avec une modique contribution allant de 15 000 F CFA à 30 000 F CFA. Une douzaine de pays annoncés et même confirmés prendront part à cette activité.
En rappel, créée en 2005, la SASM est la faîtière qui regroupe des sociétés nationales de santé mentale comme la SOBUSAM. Elle a pour objectif la promotion de la santé mentale et regroupe en son sein une dizaine d’organisations nationales. Son siège social se trouve à Ouagadougou.
Kiswendsida Myriam OUEDRAOGO
