Santé sexuelle et reproductive : l’AJC-PD souhaite une prise de conscience des enjeux pendant les évènements de grande envergure

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Dans le cadre des festivités du 11 décembre et de fin d’année, l’Association des journalistes et communicateurs en population et développement au Burkina Faso (AJC-PD) par le biais de son projet « Voix pour la santé » avec l’appui de son partenaire PPGlobal, a organisé les 2, 3 et 4 décembre 2021 à Ziniaré, un atelier de formation des journalistes sur la santé de la reproduction et la planification familiale.

 

« Zéro cas de grossesse non désirée, pendant les fêtes de fin d’année et celle de l’indépendance à Ziniaré » ; tel a été l’objectif visé par l’AJC-PD à travers cet atelier de formation de 72h des journalistes du Plateau Central, Centre, Centre-Nord, Centre-Est, Centre-Ouest et du Nord.

Au cours de cette session de formation, différentes communications ont été données.

La première communication assurée par Dr Siaka Sia, médecin de santé publique à la Direction régionale du Plateau Central a fait l’état des lieux de la santé de la reproduction et de la planification familiale dans ladite région. Il est ressorti qu’au titre de l’année scolaire 2019-2020, 1140 grossesses ont été enregistrées tout en précisant que ce sont des données sous-estimées.

« C’est ce qui est déclaré dans les CSPC que l’on connait », a-t-il laissé entendre. Aussi, il a poursuivi que 80 avortements provoqués ont été inventoriés en 2020.

En faisant l’état des lieux de la santé des jeunes, il a souligné que sur 100 adolescents, 12 à 20,5% ont une activité sexuelle précoce avant l’âge de 15 ans pour les filles et 7 à 13,6% pour les garçons et 23,2 à 25% sont déjà entrés dans la vie féconde.

A l’en croire, les jeunes de 15 à 19 ans ont un taux de prévalence contraceptive de 12,6% contre 27,7% pour les 30 à 34 ans. Ce qui laisse apercevoir que la prévalence contraceptive est faible chez les jeunes et adolescents alors qu’ils sont sexuellement très actifs.

En rappelant la politique en matière de SR qui définit les grandes orientations, il a noté que l’objectif de cette politique est de réduire le taux de morbidité et mortalité des groupes cibles que sont les personnes vulnérables, les femmes, les enfants, les adolescents, les jeunes et les personnes âgées.

Quant à Bélébé Ido, Secrétaire exécutif national, du Réseau africain jeunesse santé et développement au Burkina Faso (RAJS/BF), il a affirmé que selon l’OMS, par jour l’on compte 1,4 milliard de rapports sexuels dans le monde soit 910 000 grossesses par jour aboutissant à 10% d’avortements provoqués.

Selon lui, il y a plusieurs évènements commémoratifs et culturels de grande mobilisation tels le 11 décembre, la journée du 8 mars, le SIAO, le FESPACO qui constituent des obstacles au bien-être que la santé sexuelle et reproductive peut procurer à la population.

Parlant particulièrement du 11 décembre, il a laissé entendre que tout comme chaque évènement, il y a la phase avant, pendant et après, pendant lesquelles, il existe de grandes affluences qui sont entre autres, le personnel des entreprises de construction, des opérateurs économiques, des missions de l’Etat, des missionnaires, l’augmentation des clients et des débits de boissons.

Pour lui, tout ce brassage occasionne des pratiques telles le tourisme sexuel, la prostitution affichée et déguisée y compris avec les hôtesses des cérémonies, les abus et violences sexuels, etc. Ce qui en l’occurrence engendre des conséquences : l’augmentation des IST, des grossesses non voulues, la perte de la dignité.I

M. Ido a recommandé la prise en compte et le financement du volet santé et surtout santé sexuelle dans le paquet minimum des activités liées aux évènements d’envergure et l’implication des OSC dans la promotion de la santé lors des évènements mobilisateurs.

Adama Sawadogo du service des statistiques de la direction régionale des enseignements post-primaire et secondaire a échangé avec les journalistes sur les grossesses non désirées en milieu scolaire dans le Plateau Central : enjeux et perspectives.

De cette communication, l’on a retenu que les grossesses en milieu scolaire sont récurrentes et sont des sources d’échec scolaire.

Outre les causes liées au matérialisme, à l’ignorance et à la pauvreté, Mme Sawadogo a aussi évoqué le laxisme ou la démission des parents et leur mauvaise gestion des rapports avec les enfants.

Il faut noter que les participants ont reçu une communication sur le rôle et la place de la jeunesse dans le domaine des droits en santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso exposé par Harouna Ouédraogo, Directeur exécutif de SOS Jeunesse et Défis et une autre sur comment écrire des histoires d’impacts qui a été présentée par Fatoumata Ouattara, fondatrice de Queen Maafa.

Boureima Sanga, Coordonnateur de l’AJC-PD a confié que cette session de formation est une occasion de renforcer les capacités des journalistes en santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents pour qu’ils puissent faire des productions, des magazines, des articles d’interpellations et de sensibilisation à l’endroit de la population de façon générale et aussi pour la frange jeune afin que les jeunes puissent avoir l’information et éviter certaines dérives.

« Lors de ces grands évènements et aussi les évènements de fin d’année, l’on ne met pas l’accent sur les volets sociaux. On se préoccupe plus de comment la manifestation va se dérouler comment on va atteindre les objectifs mais le côté social n’est pas pris en compte et après on a des conséquences », a-t-il déploré.

Au cours de cet atelier, une sortie de terrain a été effectué sur deux sites notamment au Centre de santé pour jeunes et au Centre de santé et de promotion sociale.

Ces sorties ont permis aux journalistes de toucher du doigt les réalités en matière de SR et faire des productions.

Kiswendsida Myriam OUÉDRAOGO

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