Lors de la tournée des journalistes organisée par l’Association agriculture et média du 5 au 10 octobre 2020 au Centre-nord, dans la Boucle du Mouhoun, dans les Hauts-Bassins et au Sud-ouest auprès des semenciers et agriculteurs modernes, tous les producteurs rencontrés sont restés unanimes sur la rentabilité des semences améliorées. Zoom sur l’un d’eux, Yirossi Kohoun, semencier de 36 ans et déjà multimillionnaire. Il est installé à Kamandéna, à 10 km de Dédougou dans la Boucle du Mouhoun.
Yirossi Kohoun ambitionne de construire un complexe scolaire. Si le projet peut sembler ambitieux, ce ne sont pas les moyens qui feront défaut à ce jeune agropasteur de Kamandéna dans la Boucle du Mouhoun. Du haut de ses 36 ans, Yirossi Kohoun réalise un chiffre d’affaires annuel de 20 millions F CFA, dont un bénéfice net entre 10 et 12 millions FCFA, grâce à son exploitation de 36 hectares de terre. Il est parvenu progressivement à ce résultat depuis qu’il a opté pour la semence améliorée il y a de cela 7 ans. Le jeune agriculteur a choisi de faire dans la production semencière, c’est-à-dire qu’il produit et vend de la semence certifiée à d’autres agriculteurs. Et lorsqu’il a viré dans « l’agriculture moderne », la différence ne souffre d’aucun débat : la rentabilité est excellente, le gain financier est satisfaisant et ses réalisations suivent le pas de ses ambitions. Yirossi Kohoun a acquis, par exemple, 3 tracteurs au coût unitaire variant entre 7 et 12 millions F CFA. Cette année, M. Kohoun a emblavé 4 hectares de sorgho, 4 hectares de sésame, 3 hectares de niébé, 12 hectares de maïs, 6 hectares de coton et 1 hectare d’arachide. Avec l’exploitation de maïs, il s’attend à récolter 2,5t à l’hectare. Un rendement que seule la semence améliorée permet. « Les avantages de la semence améliorée sont indéniables. C’est une culture adaptée au climat et sa rentabilité est certaine », confie le jeune producteur de la Boucle du Mouhoun. Pour rester constant dans la production semencière, Yirossi Kohoun a toujours mis en pratique les conseils des agents du ministère en charge de l’agriculture, chargés du suivi-évaluation des superficies dédiées à la production semencière. Ce jeune bwaba n’est pas le plus grand producteur de sa région. Néanmoins, il a su mettre à profit les terres familiales et s’est lancé dans le filon de la culture semencière qui se révèle de plus en plus comme un choix bénéfique à tous points de vue pour les producteurs. Aujourd’hui, Yirossi Kohoun n’a aucun souci pour s’occuper de ses frères et de sa famille composée de 3 femmes et 10 enfants. Mieux, il se projette sur d’autres fronts d’investissements socioéconomiques, à commencer par le complexe scolaire qui prend forme dans son esprit.
Drissa TRAORE