L’audience de ce jour 1er décembre 2021, a vu passer tour à tour, le Pr Serge Théophile Balima, ancien journaliste à la Radiodiffusion du Burkina Faso. Au moment des faits, il était chargé de communication à la présidence du Faso sous Thomas Sankara. Il a été ministre en charge de la Communication et ambassadeur du Burkina Faso en France sous le Front populaire. A la retraite depuis huit ans, il est actuellement consultant.
Du témoignage du Pr Balima, qui a d’ailleurs attiré l’attention, l’on retient que le 15 octobre 1987, il est arrivé au bureau de la présidence à 15h précises. Le témoin confie avoir fait un constat. « J’ai constaté le caractère désertique ce jour-là, de la présidence. À 15h55, je reçois l’appel de Thomas Sankara. Je monte. Arrivé, je constate avec lui que la quasi-totalité de son service de sécurité était absente », relate-t-il.
Il a ensuite reçu deux appels. Le premier, selon l’ancien chargé de communication de la présidence, semble être celui de sa femme (Ndlr : la femme de Thomas Sankara). La voix au bout du fil disait : « Thomas, tu es où ? Sauve toi, ils vont te tuer », précise-t-il. Thomas Sankara lui aurait répondu en disant de se calmer et qu’ils allaient en parler lorsqu’il rentrerait.
Le deuxième coup de fil venait du conseil de l’Entente. Et selon le Pr Balima, ce serait Alouna Traoré. « Camarade président, nous sommes tous réunis. On n’attend plus que toi », raconte le témoin et Thomas Sankara de répondre : « J’arrive de suite ».
Poursuivant son témoignage, aussitôt qu’il a démarré, moins de deux minutes après, il entendit un coup de feu. Selon son commentaire, c’était une alerte, pour dire qu’il avait bougé, ajoute-t-il. Quatre à cinq minutes après des tirs nourris retentissent.
« Je suis resté à la présidence trois à quatre heures. Et après j’ai décidé de sortir les mains en l’air et jongler pour arriver chez moi. C’est là ma femme me demande où j’étais, que feu Arba Diallo a appelé disant qu’on avait informé tout le personnel civil de la présidence de ne pas aller au service ce jour », relate-t-il.
Timothée HIEN