Deux voleurs ont été appréhendés ce mercredi 17 avril 2024 par la population au quartier Somgandé, alors qu’ils venaient d’arracher le sac d’une dame. Pendant que certains tentaient de les protéger pour leur éviter le pire, d’autres réclamaient qu’ils soient réduits à néant. Sur place, les agents des eaux et forêts présents dans la zone durent intervenir pour calmer les ardeurs.
La scène s’est produite au quartier Somgandé, aux environs de 10h. La victime, une dame, avoisinant la trentaine, s’est vu arracher son sac à main vers le rond point en chantier, par deux hommes sur une moto. Ne se résignant pas à cette injustice, elle les poursuivra en criant « Au voleur », jusqu’à quelques mètres de la porte d’entrée du parc Bangr Weogo, coté nord.
Les embouteillages à ce niveau ne favoriseront pas l’échappée de ces agresseurs, qui finiront leur course en tombant sur le bas-côté. L’un sera très vite appréhendé par les riverains qui accoururent pour aider la victime. L’autre, lui, prendra la fuite en empruntant les sentiers, mais sera rattrapé plus loin, à à peu près 500 m du lieu où il a abandonné son compagnon d’infortune, par des jeunes du quartier, aidés par la puissance de leurs motos.
Sur place, un monde fou se formera autour de ce dernier. Dans les cinq minutes qui suivront son arrestation, des tractations naîtront entre les populations elles-mêmes. Pendant que certains ne cherchaient qu’à lui régler son compte sur le champ en criant : « Tuez-le ! Un voleur n’a pas droit à la vie », d’autres par contre jouaient la carte de l’apaisement, arguant qu’il était un humain et que le tuer ne serait pas un bon exemple pour les enfants qui observaient la scène. « Si on le blesse ou le tue, quel message on donne aux enfants qui sont là et qui regardent ? Après, il ne faudrait pas qu’on s’étonne d’avoir des gens qui sont sans coeur, qui n’ont aucune pitié et qui ne règlent les choses que par la violence. C’est un humain comme nous tous. Il faut savoir faire preuve de discernement » a conseillé un riverain.
N’eut été l’intervention des agents des eaux et forêts qui ont conduit les deux agresseurs à l’intérieur du parc, le pire serait survenu. Beaucoup étaient prêts à en découdre car ils estimaient que le mal causé était assez grave. « Le problème avec les hommes de tenue aussi c’est ça. Il y a des gens qu’on ne doit pas aider. Et on ne peut même pas les aider. Par exemple pour des individus comme ça, il n’y a pas lieu de les garder. Il faut laisser la population les terminer une bonne fois pour toute » a pesté un riverain.
« Ils ont eu la chance que les eaux et forêts sont là. Sinon, ce que nous on allait faire à ceux là, ils allaient mourir sans jamais l’oublier. Eux ils pensent que la vie là est aussi simple comme ça quoi ? Quelqu’un travaille à la sueur de son front pour vivre, et toi tu viens arracher son gain facilement. En les laissant en vie même, on empoisonne la société parce que si quelqu’un est assez courageux pour arracher le sac de son prochain à 10h, là où le soleil brille et où tout le monde circule, c’est qu’en pleine nuit, il est capable de tuer » a conclu un autre.
Aux environs de 10h50, les agents des eaux et forêts les conduiront à la gendarmerie à bord d’un premier pick-up, puis leur moto, à bord d’un autre. Et lorsque nous quittions les lieux aux alentours de 11h55, la circulation était redevenue normale et chacun vaquait à ses occupations.
Lefaso.net