Gestion des plaintes liées au relevé bimestriel de l’ONEA : le ministre Ousmane Nacro dans les agences de Gounghin et 1200 logements

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Le ministre de l’eau et de l’assainissement, Ousmane Nacro a effectué une visite dans les agences de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) de Gounghin et des 1200 Logements, pour constater de visu la gestion des plaintes liées au relevé bimestriel de l’Office. Il s’est entretenu avec le directeur général de l’ONEA, les agents de l’ONEA et échangé avec les responsables de la Ligue des Consommateurs présents sur le site pour suivre cette opération.

 

Pour satisfaire sa clientèle, l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a innové avec son nouveau cycle de relevé de l’index qui se fait une fois tous les deux mois ; le relevé bimestriel. Le nouveau système en vigueur depuis le 1er mai 2020 ne semble pas bien compris par les usagers de l’ONEA ; conséquences ; de nombreuses plaintes sont enregistrées dans plusieurs agences de l’ONEA. Pour résoudre les difficultés et lever toutes équivoques liées aux incompréhensions, l’ONEA a entamé des sessions d’enregistrements et de traitement des plaintes dans ces agences, du 8 au 24 février 2021.

Pour faire le constat du déploiement effectif des dispositifs de prise en charge, écouter les clients et le personnel chargé d’exécuter ces tâches, le ministre de l’eau et de l’assainissement, Ousmane Nacro a effectué une sortie terrain dans les agences de Gounghin et des 1200 Logements, le 10 février. Accompagné de quelques collaborateurs des premiers responsables de l’ONEA, il a pu personnellement se faire une idée des réalités que vivent les clients présents ce-jour.

Le ministre a encouragé les agents de l’ONEA.

« J’avais l’habitude de recevoir une facture de 2 000 F CFA par mois. A ma grande surprise, je reçois 4 factures d’un montant cumulé de 48 000 FCFA, soit 12 000 F CFA par mois », confie le client Oumarou Zampaligré, l’air furieux. Il explique que durant les trois dernières années, sa consommation mensuelle n’a jamais dépassé 3500 F CFA. Après sa rencontre avec les agents de l’ONEA, sa tension ne cesse de monter d’un cran. « Qu’ils viennent arracher leur compteur, je ne paierai pas cette somme », s’énerve M. Zampaligré. Issouf Dissa lui, se perd dans les dédales de la facturation bimestrielle. Mais, il finit par s’accommoder à ces factures ‘’salées’’. « On va faire comment, on est obligé de payer », dit-il. De son opinion, la facturation actuelle ne correspond pas à sa consommation réelle. « J’ai coutume de payer entre 6000 et 9000 F CFA. Maintenant, ils m’ont envoyé une facture de 14 500 F CFA que je viens de payer. La deuxième facture dont le montant s’élève à 13 145 F CFA sera réglée ultérieurement », soutient-t-il.

Présents sur les sites de l’ONEA, les éléments de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a également fait le point au ministre Nacro. De leurs confessions, l’on retient que des releveurs qui, même sans avoir eu accès à certains domiciles de clients, s’échinent à calculer le montant de la consommation. Par quelle alchimie procèdent-ils ? En tout cas, la question a été soulevée par la LCB et reste posée. « Si la porte est fermée, comment ils font pour trouver l’index ? », s’interroge le premier responsable de la LCB, Dasmané Traoré.

Les agents de la Ligue des consommateurs présents sur le site de l’ONEA.

Aussi, il souligne des erreurs au niveau des index, également imputables aux agents releveurs qui ne passent pas à temps. Pour lui, il était de bon ton que la LCB et l’ONEA se retrouvent pour trouver des solutions aux préoccupations des consommateurs. Cette action a permis à des consommateurs de résoudre leurs problèmes certes, mais en plus, précise M. Traoré, de mieux comprendre le fonctionnement du système.

Répondant à ceux qui plaident pour l’arrêt immédiat des facturations bimestrielles, il affirme que la LCB entend produire son rapport détaillé à la fin de la campagne. Après cela, la décision incombera aux autorités. Par ailleurs, la LCB signale que toutes les anomalies ne sont pas forcément liées à la facturation bimestrielle. Des fuites d’eau et des arriérés de paiement constatés chez certains consommateurs sont à l’origine des désagréments qu’ils rencontrent.

A ce propos, l’ONEA conseille ses clients de fermer toutes les sorties d’eau avant de se coucher la nuit tout en prenant le soin de relever l’index à l’instant ‘’T’’ sur le compteur. Si au matin l’index n’a pas changé, cela signifie que leur problème n’a pas un lien avec une fuite d’eau.

Le ministre Ousmane Nacro ayant entendu tous ces témoignages a encouragé les agents de l’ONEA et les clients. Il a soutenu que depuis le début de l’opération, ce sont environ 70 plaintes qui ont été enregistrées par l’agence ONEA Gounghin.

Le ministre de l’eau (droite) a encouragé les responsables de l’ONEA dans leur initiative.

« Nous sommes venus constater les actions mises en œuvre par l’ONEA pour apporter des réponses aux plaintes des consommateurs. Nous avons constaté l’ouverture de trois guichets pour recevoir et écouter les clients. Nous avons compris que jusqu’à ce jour, 70 clients se sont présentés. Nous avons également été informé que bon nombre de clients repartent satisfaits. Nous prenons note des différents problèmes posés. L’ONEA continue de faire des efforts afin que d’ici au 24 février, date de clôture de l’opération, les plaintes et incompréhension relèvent du passé. Je voudrais dire que l’agence de Gounghin qui est la plus grande au Kadiogo couvre 60 000 clients ; ce qui est largement au-dessus de l’ensemble des abonnés de Bobo-Dioulasso. Cela veut dire que cet échantillon peut nous permettre d’avoir une idée claire de ce que pensent les populations du relevé bimestriel », déclare le ministre Nacro à la fin de sa visite.

Il a encouragé et félicité l’ONEA pour cette initiative. « Nous demandons de poursuivre dans cette lancée pour que le problème du relevé bimestriel puisse être résolu. Nous pensons que c’est une innovation de l’ONEA. Pour nous, si les réponses sont apportées, nous devons poursuivre cette réforme qui vient pallier les insuffisances posées à certains niveaux par rapport à certaines réclamations », dit-il.

Sosthène NIKIEMA

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