Le dialogue politique national s’est tenu du 17 au 19 juin 2021, à Ouagadougou entre partis majoritaires et opposition. Les deux parties n’ont pas trouvé de consensus sur certains points et ont décidé de retrouver le 3 juillet prochain pour évacuer tous les points de discussion.
Les acteurs politiques réunis pour le dialogue politique national n’ont pas réussi à s’accorder sur tous les points inscrits à l’ordre des trois jours de travaux. Ils ont donc décidé de suspendre leurs travaux jusqu’au 3 juillet prochain. Une information donnée par les co-présidents Simon Compaoré de la majorité présidentielle et Eddie Komboïgo de l’opposition politique.
Pour le premier point abordé, la relecture à minima du code électoral consistera à l’introduction du suffrage direct universel pour la désignation des présidents des conseils des collectivités territoriales. Le consensus n’a pas été trouvé entre les deux parties. Ce point sera tranché définitivement le 3 juillet prochain. D’autres points sont aussi renvoyés pour être approfondis. Il s’agit entre autres du vote des Burkinabè dans les zones à fort défi sécuritaire, le nomadisme politique, la campagne déguisée.
Les acteurs ont convenu de désigner quatre personnes qui vont retravailler sur ces questions, pour avoir des positions définitives le 3 juillet prochain.
« Sur l’ensemble des points que le dialogue politique avait fixé à l’ordre du jour, nous nous fixons pour objectif d’arriver aux points consensuels », a déclaré le président de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) Simon Compaoré.
Simon Compaoré a fait comprendre que la situation sécuritaire a occupé une place de choix. Il a expliqué que les travaux ont permis d’entendre le ministre de la défense et des anciens combattants, celui de la sécurité et le Chef d’État-major général des Armées. Les deux délégations disent avoir reçu beaucoup d’informations sur la situation sécuritaire.
« Ce que nous avons retenu, c’est que des efforts ont été faits par l’État pour que la loi de programmation militaire soit bien exécutée, ce qui a permis une dotation conséquente de nos Forces de défense et de sécurité. Deuxième point, c’est que malgré ces acquisitions qui ont permis de renforcer la position de nos Forces de défense et de sécurité en matériel, en armement, en matériel roulant, des besoins subsistent. Le dialogue politique a, à cette étape de nos débats, souhaité que le gouvernement garde une oreille attentive aux préoccupations restantes qui sont soulevées par les Forces de défense et de sécurité », a confié Simon Compaoré.
Le Chef de file de l’opposition politique, Eddie Komboïgo a assuré que si l’opposition se reconnaît dans le point qui a été fait par le président de l’APMP, elle a cependant demandé que le décret portant création des Forces spéciales soit revu pour s’assurer que cette force puisse faire convenablement son travail sans en abus.
Eddie Komboïgo a soutenu que l’opposition demande la démission du Premier ministre, son ministre de la défense et celui de la sécurité pour insuffisances de résultats dans la gestion de la crise sécuritaire exacerbée par le massacre de Solhan dans la région du Sahel en début de mois.
Le dialogue politique a également marqué son insatisfaction sur le quota genre. Sur les 127 députés, elles sont seulement 16 femmes qui siègent à l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, les deux parties ont souhaité la prolongation de la validité des cartes d’électeur, au regard des difficultés constatées dans la production des Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) jusqu’au 31 décembre 2022. « Cette demande a été soumise au président du Faso pour qu’elle puisse être prise en compte dans le projet de loi de révision du Code électoral », a précisé Simon Compaoré.
Rosine COULIBALY