Mort de Ladji Yoro : Loula rend hommage au téméraire guerrier antiterroriste

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Ceci est un poème de Loula en hommage à Soumaïla Ganamé alias Ladji Yoro tombé le 23 décembre dernier avec une quarantaine de personnes dans une embuscade des groupes armés terroristes à You alors que lui et ses camarades escortaient un convoi de commerçants qui devaient ravitailler la province du Loroum.

 

A Yoro

Yoro est mort vive Yoro

Yoro est mort vive le Faso

Yoro aura vécu comme SANKARA

Yoro est mort comme SANKARA

Yoro comme Sank savait qu’il avait rendez-vous avec la grande faucheuse

Pour tous, la rencontre fatale qu’ils ne pouvaient et ne voulaient pas rater

L’un comme l’autre savait que la vie il la perdrait

L’un comme l’autre savait que vivre que pour soi était une vie misérable et miséreuse

L’un comme l’autre avait la conviction que la vie, la vraie, est altruiste

L’un comme l’autre aura donc choisi le suicide altruiste qui consiste à mourir pour la vie ; celle des autres connus ou inconnus (reconnaissants ou ingrats peu importe) et donc pour l’humanité

A Yoro

Le combattant

L’humain

Le brave, le téméraire

Le patriote

Le libre et le libérateur

L’espoir mort pour l’espérance

Yoro comme Sankara ont droit aujourd’hui et pour toujours à la reconnaissance vraie ; celle réservée aux dignes, aux justes, aux intègres, aux bâtisseurs, aux héros, aux…, aux…, aux…

Et alors ! Et nous ?

Nous ne voulons certainement pas qu’on nous fasse le chant des lâches

Nous ne voulons certainement pas qu’on nous réserve la mémoire des apatrides volontaires et des gueulards

Nous ne voulons pas non plus qu’on retienne de nous ceux qui en fuyant la mort ont fini par lui donner rendez-vous sous leur lit au lieu de la défier sur le champ de bataille pour mourir sacralisés ou déifiés et non chosifiés

Alors et nous !

Qu’avons-nous décidé de faire de notre vie de misère ou de la misère de notre vie ?

Qu’avons-nous décidé de faire de notre liberté d’Homme ?

Qu’avons-nous décidé de faire de notre cœur, de notre intelligence, de notre corps, de nos richesses, de notre plume, de notre verbe/verve, de notre salive, de nos bras et de nos pieds, de nos armes même blanches ?

Enfin de compte de notre dignité défendue par Yoro, de notre intégrité restaurée par SANKARA, de notre honneur voulu par Norbert et de nos valeurs d’Homme !

Alors et toi et moi

Alors et vous et nous

Quel choix !

Au nom de la dignité et du burkindlim et pour faire honneur à nos ancêtres, il nous reste un et un seul choix !

Celui de mobiliser nos ressources, nos intelligences et …. Nos mégas pour espérer être Yoro, SANKARA ou Norbert ne serait-ce que pour une seconde et défendre la terre de nos mères et pères devenue nôtre et je l’espère qui sera celle de nos filles et fils grâce à notre détermination.

A contrario par apatridie volontaire, lâcheté, fanfaronnade et couardise, il nous reste un choix qui au fond est un non choix. Il nous reste à être des Anté-Yoro, des Anté-SANKARA et des Antée Norbert

Au nom d’une liberté faussement libre nous avons le non choix de tirer à boulet rouge sur les bientôt héritiers de Yoro, De Sank et de Norbert qui s’engagent après les maudits 15 octobre, 13 décembre et 23 décembre à défendre le Faso commun. Le non choix de renier Norbert qui lui aussi aura vécu utile.

Oui il nous reste le non choix de l’illusion de la liberté d’expression contre le choix de la liberté de combat.

Il nous reste la liberté de pactiser avec ceux qui ne méritent pas d’être mentionnés dans ce texte, même pas sous l’euphémisme de diable, et donc le non choix

Il nous reste à tuer socialement nos héros arrachés par la mort physique et donc le non choix

Moi j’ai fait mon choix : il nous reste la liberté de pactiser avec le peuple qui croit encore en nous afin que cette jadis celle de nos ancêtres, aujourd’hui nôtre soit celle de nos enfants ; de par notre seule volonté.

A la liberté

A la patrie ou la mort

A la victoire

A SANKARA

A Norbert

A Yoro

A tant d’autres anonymes

A Yoro, celui que j’aurais voulu voir, toucher, connaître, porter, féliciter

Hélas je ne peux que le célébrer et appeler à l’imiter afin de l’incarner ne serait-ce qu’une seconde pour le salut du Faso.

Soyez, soyons chaque jour, une fois par jour un Yoro, au moins une heure par jour, chacun dans sa position pour le salut du Peuple, du Faso et donc de notre commun.

Et si comme Annabi Issa il était mort pour nous

Alors comme le Christ il sera de retour pour le salut de nos âmes.

A Yoro

Soyons fou comme lui pour l’amour de notre Faso

LOULA

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