Le Laboratoire national de santé publique (LNSP) tient une session de formation au profit de producteurs d’eaux préemballées sur les bonnes pratiques en matière de production, les 19 et 20 mai 2021, au Laboratoire situé au quartier Karpala de Ouagadougou.
Les unités de productions d’eaux préemballées en sachets et en bouteilles prolifèrent ces derniers temps au Burkina Faso. La liste établie par le Laboratoire national de santé publique (LNSP) en 2020 fait état de 250 marques d’eaux qui sont vendues sur la place publique. Sur ces 250 marques, seulement 80 ont un protocole d’accord avec le laboratoire et se font contrôler régulièrement.
Pour changer la donne, le LNSP a initié une session de formation des producteurs d’eaux préemballées sur les bonnes pratiques en matière de production, les 19 et 20 mai 2020, à Ouagadougou.
Trois modules ont été dispensés aux participants. Le premier a porté sur la règlementation des activités relatives à la production et la commercialisation des eaux préemballées. A ce niveau, les producteurs ont pris connaissance des textes règlementaires nationaux relatifs au secteur des eaux préemballées, du rôle des différents départements ministériels dans la délivrance de l’autorisation d’implantation d’une unité de production d’eaux préemballées et le rôle des différents acteurs ministériels dans le système de contrôle des unités de production d’eaux préemballées.
Le deuxième module a porté sur les risques sanitaires liés à la consommation des eaux conditionnées. Il s’est agi essentiellement d’expliquer aux producteurs présents, les risques microbiologiques et toxicologiques qu’encourent les consommateurs de ces types d’eaux.
Le dernier module a concerné les bonnes pratiques de production et de commercialisation des eaux préemballées. A ce propos, les responsables d’entreprises de fabrication ont découvert le circuit et le processus de production des eaux, les bonnes pratiques d’hygiène et de sécurité et la qualité recommandée pour une eau préemballée.
Selon le directeur général du laboratoire national de santé publique, Pr Elie Kabré, l’objectif de la formation qui était de renforcer les capacités des responsables des unités de production des eaux préemballées est noble vue que plusieurs entreprises ne se font pas contrôler par le laboratoire.
Pr Elie Kabré, a révélé que lors de la célébration de la fête de l’Indépendance à Banfora en décembre 2020, l’analyse des échantillons des eaux préemballées a montré que 80% des eaux produites par des unités ayant un accord avec le laboratoire étaient conformes. A l’inverse, 80% des eaux produites par des unités n’ayant pas d’accord avec le LNSP n’étaient pas conformes. Ce qui montre que des efforts restent à faire pour que l’ensemble des eaux sur le marché soient de qualité, a-t-il déclaré.
Le ministre de la santé, Pr Charlemagne Ouédraogo a soutenu que depuis 2017, le Laboratoire national de santé publique réalise en moyenne 3000 prélèvements d’eaux à des fins de contrôle qualité et assure le suivi de la qualité sanitaire de l’eau produite par plus de 80 unités de production d’eaux préemballées.
Toutefois, il a révélé que l’année passée, les résultats des analyses effectuées sur les échantillons montrent que 99% des non-conformités microbiologiques enregistrées sont dues au moins aux coliformes. Ce facteur combiné à un taux anormalement élevé de flore revivifiable à 37°C laisse présager une insuffisance dans la mise en œuvre des bonnes pratiques d’hygiène au sein des unités de production d’eaux concernées, foi du Pr Charlemagne Ouédraogo.
« Je voudrais vous rassurer de l’engagement de mon département à accompagner et à soutenir ce genre d’initiatives qui contribuent à l’atteinte des objectifs du gouvernement dans le cadre de la mission à nous assignée par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré », a soutenu Pr Ouédraogo.
Sosthène NIKIEMA
