La cérémonie de lancement régional de la campagne régionale « Plus fort avec le lait maternel uniquement » a eu lieu le jeudi 10 septembre 2020 à Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun. Elle a eu lieu sous la présidence du gouverneur de la région, Edgar Sié Sou, la présence du Directeur pays d’Alive and Thrive, Maurice Gerald Zafimanjaka et le chef de canton de Dédougou.
Après le lancement national de la campagne « Plus Fort avec le Lait Maternel Uniquement » intervenu en fin juin dernier, Dédougou a accueilli la cérémonie de lancement régional de la Boucle du Mouhoun. L’objectif selon les organisateurs est de renforcer les actions de communication ciblant l’élimination de l’eau donnée aux nourrissons de moins de six mois à la place du lait maternel. De l’avis du directeur pays de l’ONG Alive and Thrive, Maurice Gerald Zafimanjaka, cette campagne a été organisée au vu de nombreuses études qui montrent que dans les pays du sahel, les mamans continuent à donner de l’eau aux nourrissons de moins de six mois, en voulant étancher leur soif au vu des températures très élevées.
Toutefois, a-t-il dit, cette pratique demeure la barrière principale à l’allaitement exclusif au Burkina Faso car la contribution de l’eau à la non-exclusivité de l’allaitement touche toujours quatre enfants sur dix. Cependant la proportion des tisanes données aux nourrissons à fortement baissée de 21,5% à 7,5% pendant la même période. M. Zafimanjaka a souligné que si l’eau n’était plus donnée aux bébés, il est estimé que le taux l’allaitement exclusif évoluerait de 59% à 74,6%. « Pendant les six premiers mois de la vie, le lait maternel contient ce dont le bébé a besoin en termes d’eau et d’éléments nutritifs. C’est sur la base d’évidences scientifiques que l’OMS et l’UNICEF recommandent l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie », a confié le directeur pays d’Alive and Thrive. Pour lui, les évidences scientifiques montrent que les nourrissons n’ont pas besoin d’eau avant l’âge de six mois, même en climat chaud et sec parce que le lait maternel se compose d’eau à plus de 88%.
Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Edgar Sié Sou a de ce fait, invité l’ensemble des acteurs régionaux à parler de l’allaitement exclusif partout et par tous les moyens de communication disponibles afin d’augmenter le taux d’allaitement exclusif. Car, de son opinion, cela contribuera à réduire de façon significative la prévalence de la malnutrition dans la région. Présentes à la cérémonie de lancement, certaines femmes ont partagé leur expérience de la pratique de l’allaitement exclusif.
C’est le cas de Mme Bako, originaire de la commune de Tchériba. Mère de quatre enfants, elle a confié avoir allaité le dernier exclusivement. « J’ai donné uniquement le lait maternel à mon enfant jusqu’à six mois. Je n’ai pas donné ni l’eau, ni les tisanes. J’ai eu plusieurs avantages avec l’allaitement exclusif. L’enfant a grandi vite, il avait moins de maladies par rapport aux autres, il était très éveillé par rapport aux autres. J’ai beaucoup économisé avec ce choix. Je demande à toutes les mamans de pratiquer l’allaitement maternel », a-t-elle témoigné. C’est pourquoi, le chef de canton par la voix de son porte-parole, Pierre Dakuyo a assuré aux organisateurs de la campagne, de son engagement à les accompagner.
Michel Bado
