La 8e édition des journées nationales de concertation Etat/ONG a eu lieu le vendredi 23 octobre 2020. A l’occasion, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a eu dans l’après-midi de jour, un échange avec les Organisations non gouvernementales et les associations de développement évoluant au Burkina Faso.
Instituée en mai 2011, la journée nationale de concertation Etat/ONG est un moment important et stratégique pour les ONG et Associations de développement d’échanger avec le Gouvernement sur des sujets d’intérêt national d’une part, et une tribune pour se pencher sur les défis qui entravent les efforts des ONG/Associations de Développement à soutenir les politiques publiques d’autre part. Cette année, les acteurs se sont encore rencontrés à l’occasion de la 8e édition de ce cadre de concertation. La présidente du Conseil d’administration du Secrétariat permanent des Organisations non gouvernementales (SPONG), Christelle Kalwoulé a fait un bilan des efforts de ONG pour soutenir les politiques publiques. Selon elle, sur la période 2015 à 2019, la contribution des ONG et des associations de développement s’élève à plus de 584 milliards de FCFA. Cette enveloppe est investie dans plusieurs secteurs d’activités comme la santé, l’éducation, l’agriculture, l’hydraulique, etc. « Ces efforts courent le risque d’être ternis, à cause de la situation sécuritaire et de certains troubles à la cohésion sociale, qui, parfois, ne facilitent pas la bonne exécution des actions de développement », a déclaré Mme Kalwoulé.
A l’entendre, en dépit des efforts, le Burkina Faso est confronté à une dégradation continue de sa situation humanitaire avec plus de 2 300 000 personnes déplacées internes en juin 2020 en raison de la crise sécuritaire. Cette situation, a dit Christelle Kalwoulé, est aggravée par la crise de la Covid-19 qui a entrainé aussi une augmentation des besoins en matière de réponses humanitaires surtout en termes d’accès aux services sociaux de base. Une synergie doit donc être créée, pour réunir les conditions idoines aux difficultés actuelles que rencontre le pays, à savoir l’insécurité et son lot de déplacés internes, la crise sanitaire. Ce sont tous ces facteurs qui ont motivé le choix du thème desdites journées : « promotion de la cohésion sociale : synergie d’action entre l’Etat et les ONG/Associations de développement ».
Des recommandations pour améliorer les interventions
Le Premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré a reconnu la pertinence du thème. « Notre nation est confrontée à diverses péripéties mettant à mal la quiétude des populations ; la crise sécuritaire, les conflits intercommunautaires, les conflits fonciers, les problèmes de chefferie, l’incivisme, sont actuellement autant de tensions qui méritent de notre part, une attention particulière », a argué le Chef du gouvernement. De son opinion, les échanges ont permis au Gouvernement, de donner sa vision en matière de cohésion sociale d’une part, d’encourager les ONG et associations à développer des stratégies et actions de promotion de la cohésion sociale et de faire des recommandations pour une promotion efficace et efficiente de la cohésion sociale et de la paix au Burkina Faso. A propos des recommandations, la présidente du Conseil d’administration du SPONG, Christelle Kalwoulé a insisté sur le rôle de l’État dans l’amélioration des besoins et attentes des communautés affectées en termes d’accès aux services sociaux de base. « Nous souhaitons un engagement et un leadership encore plus fort pour assurer pleinement le financement des plans de réponse humanitaire via des mécanismes de subventions pluriannuelles et flexibles et aller au-delà des Plans de réponse humanitaire (HRP) et répondre aux besoins réels sur le terrain », a-t-elle dit. Elle a par ailleurs plaidé pour une coordination plus effective des donateurs pour permettre une meilleure distribution géographique et temporelle des financements et notamment assurer le financement des différentes phases de réponses dont la reprise systématique des réponses post mécanisme de réponse rapide. Pour le Premier ministre, les ONG et Associations sont des partenaires privilégiés du gouvernement et il est bien indiqué qu’une concertation permanente soit instaurée, en vue de promouvoir une synergie d’actions pour plus d’efficacité. C’est pourquoi, en réaction aux différentes doléances et préoccupations soulevées au cours de ce dialogue direct, le Premier ministre a reconnu la nécessité pour le gouvernement, d’intégrer la prise en charge de ces partenaires dans le système de développement économique et social. Il a dit avoir pris note des autres recommandations. Le chef du gouvernement a rappelé que lors de la rencontre de 2019, parmi les recommandations faites, certaines ont été mises en œuvre. Il s’agit de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour le Sahel, le renforcement de la présence de l’Etat dans les zones à risques, la prise en charge des déplacés internes et le renforcement de la coopération civilo-militaire.
Michel BADO