Ceci est une déclaration du Syndicat autonome du personnel de l’administration parlementaire (SYNAPAP) concernant le coup d’Etat du 24 janvier 2022. Même si le Syndicat est opposé par principe au coup d’Etat, il comprend tout de même cette situation qui selon lui, est la conséquence de la dégradation du climat social. Le personnel de l’Assemblée nationale salue l’esprit de continuité administrative affichée par les nouvelles autorités et espère une transition sécurisée dans laquelle les solutions aux problèmes des Burkinabè seront trouvées.
Depuis le lundi 24 janvier 2022, l’ordre constitutionnel de dévolution du pouvoir d’Etat a été interrompu au Burkina Faso.
En effet, dans une déclaration télévisée, un groupe de militaires se réclamant du « Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration » (MPSR) a renversé le Président élu le 22 novembre 2020.
En conséquence, le Gouvernement et l’Assemblée nationale ont été dissouts. Le SYNAPAP, en tant qu’organisation démocratique et de masse, réaffirme son opposition de principe aux coups d’Etat et prône son attachement aux valeurs de liberté, de justice sociale et de bien être des travailleurs.
Il estime que ce coup de force est la conséquence logique d’une dégradation, sous le régime KABORE, du climat social marquée par une régression des libertés syndicales et démocratiques.
A cela s’est ajoutée l’exacerbation de la crise sécuritaire avec ses conséquences désastreuses sur les travailleurs et les populations.
La combinaison de tous ces problèmes sociaux, face auxquels aucune solution appropriée n’était apportée, laissait légitimement redouter la survenue d’actes insurrectionnels ou de coups de force. Ce coup d’Etat a consacré une nouvelle donne politique.
Le SYNAPAP, dès l’abord, salue l’esprit de continuité administrative affiché par les nouvelles autorités. En effet, l’Assemblée nationale, à l’instar du Gouvernement et des Collectivités territoriales, a une Fonction publique.
Cette dernière est animée par des agents administratifs entièrement soumis, dans l’exercice de leurs missions, aux obligations du service public notamment la neutralité politique.
C’est pourquoi, le SYNAPAP souscrit pleinement au maintien des droits acquis des travailleurs notamment ceux du personnel administratif de l’Assemblée nationale et appelle les nouvelles autorités au respect des libertés démocratiques et syndicales au sein de l’administration parlementaire.
Par ailleurs, le SYNAPAP salue l’esprit d’ouverture et de consensus annoncé par les nouvelles autorités dans leur annonce de refondation de la Nation burkinabè.
Il nourrit le vœu que les préoccupations légitimes de la société burkinabè trouveront des réponses satisfaisantes dans le cadre d’une transition démocratique et sécurisée.
Ainsi, il invite ses militant(e)s et sympathisants ainsi que l’ensemble des travailleurs de l’administration parlementaire à faire montre d’exemplarité et de probité dans l’accomplissement des missions relatives à la gestion des affaires courantes et de l’institution parlementaire de façon générale.
Fait à Ouagadougou, le 28 janvier 2022
Pour le Bureau exécutif
Albert B. KAMBIRE
Secrétaire général